mercredi, décembre 30, 2015

Fluctuat Nec Mergitur.

 2015 a été une année spéciale pour moi, comme pour beaucoup de gens je crois, mais peut être pas avec les même conséquences. Une année tragique. Pour la Syrie, où la barbarie de chacals sortis d'un cauchemar moyenâgeux est devenue réalité. Les réfugiés qui sont venus plein d'espoir se noyer en Méditerranée et s'échouer sur nos côtes, faute de trouver meilleur moyen de fuir l'horreur. Pour le Népal, et ce tremblement de terre qui a réduit en poussière l'histoire d'un pays. Et pour Paris, ma ville, qui a vu le sang couler sur ses trottoirs, sur ses terrasses, sur sa liberté d'expression, sur sa joie de vivre.

Moi, elle m'a permis de passer à autre chose, après le choque du début janvier, le fait de le vivre seul à l'autre bout du monde, et mon accident à Yangon, où finalement peu de gens étaient là pour me réconforter, je me suis vraiment rendu compte que rien ne me retenait à Paris. Ca a été comme un déclic, un lâcher prise, une décision naturelle qui aurait dû arriver bien plus tôt, mais a eu besoin de tout ça. Certaines personnes que je rencontre ici me disent que c'est courageux ce que je fais, partir 1 an comme ça, tout lâcher, moi je trouve cela lâche, j'ai l'impression que je n'avais pas le choix en fait. Je n'ai passé que 4 mois en France cette année, à manger du fromage et des éclaires au chocolat, et juste préparer ma fuite, je ne regrette vraiment pas.

Cela fait 6 mois que je suis en Asie, 8 mois si on compte le Myanmar et le Vietnam en début d'année, et plus j'avance, moins je me vois revenir vivre comme avant, ça me paraît incongru. J'ai traversé l'Indonésie, il y a une éternité il me semble, j'y ai escaladé des volcans en pleine nuit, passé plusieurs jours sur un bateau, nagé avec des tortures et des raies manta, j'ai vu les dragons de Komodo, les danses guerrières de Flores, dans des villages en pailles entourés de rizières en plateau. J'ai visité le plus grand aquarium du monde, un safari de nuit, et les Supertrees à Singapour, où je me suis senti un peu à la maison, à pouvoir manger des céréales le matin, des sushis, et me promener dans leur version de la Nuit Blanche. J'ai fui l'épaisse fumée du haze, qui asphyxiait la Malaisie, pour aller passer mon Open Water de plongée sur Koh Tao, en Thaïlande. Puis j'ai passé 1 mois dans les hauteurs du Tonkin, à être époustouflé par les paysages de montagnes karstiques, à la frontière entre le Vietnam et la Chine. Je suis tombé amoureux du Laos, de sa douceur de vivre, de ses paysages, ses villes assoupies, ses couchers de soleil le long du Mékong, ses cascades, ses garçons, ses croissants. J'ai couru dans le sud Vietnam, avant d'arriver au Cambodge, à Kampot, et sa nonchalance au passé colonial décrépit. Je suis au bord d'une piscine à Phnom Penh, après avoir séjourné 1 semaine sur les plages de l'île de Koh Rong, en me disant que j'ai passé une année géniale, à juste kiffer la vie, rencontrer des gens cools, boire des mango shakes, en écoutant Lana Del Rey, Björk, ou Son Lux, et voir des endroits sublimes, un rêve. Dans un monde parallèle, loin, tellement loin de cette réalité qui semble irréelle, terne, grise, cette réalité qui n'est plus la mienne, et que je vois défiler dans les mises à jour du Monde ou du Courrier International sur mon fil d'actualités Facebook, un pincement au cœur, moi qui ai quitté le droit chemin.

Je souhaite que votre année 2016 soit aussi enrichissante que l'a été pour moi 2015, et je me souhaite que ça soit encore mieux.

dimanche, décembre 27, 2015

Koh Rong.


 C'est pratique de partager une chambre, mais ma pote avait un budget minimum, donc on s'est retrouvé dans une chambre twin médiocre dans le village, à 13$, un peu à l'écart du bruit, les bungalows sur la plage étant plutôt dans les 30-40$. Les plages sur Koh Rong sont jolies, le sable bien blanc, et l'eau transparente, la "rue" principale par contre ressemble à ce que je n'avais pas aimé aux Gilis ou à Koh Tao, des bars, des crêpes au Nutella, et des party people bourrés. Il faut marcher au bout de la plage, voir sur celles plus loin au nord, pour avoir un peu de tranquillité, comme je l'ai fait tous les jours pratiquement, quand la marrée haute a finit par dévorer intégralement la plage principale. Ou carrément sur Sok San/Long Beach, à 45 minutes de marche dans la jungle, sur l'autre côte, et qui sera bientôt bordée de resorts, golfs, et casino. Mais c'était plus pratique de dormir près des embarcadères, des restos, du wifi, du coup j'y suis resté, même quand ma pote est reparti pour Phnom Penh, après 3 jours.


J'ai donc passé noël sur la plage, c'était bizarre d'être de nouveau seul, surtout pendant le dîner, mais je n'avais envie de parler à personne, ni de repartir barouder de suite. Le Cambodge n'est pas grand, à part quelques jours dans la capitale et une semaine à Siem Reap, pour voir les temples d'Angkor, je ne ferai que quelques stops courts en chemin, et je me dis que de plutôt revenir après, comme je pensais le faire, sur les îles, autant en profiter maintenant. Le reste du voyage va être plein de plages d'ailleurs, entre la Thaïlande, les Philippines, la Malaisie, et l'île de Sulawesi, dans le nord de l'Indonésie. Je vais peut être finir par le trouver, mon bungalow pas chère, sur une jolie plage, où j'aurai envie de m'échouer pendant des semaines, ou des années.

J'ai fini Shantaram, mon bouquin de 1815 pages, et j'ai commencé Les Tendres Plaintes de Yôko Ogawa. Dans les albums que j'ai téléchargé dernièrement j'aime bien le Alabama Shake, je trouve le Adele moins chouette que les précédents, le The Weeknd j'aime surtout le tube The Hills, et je ne comprends pas pourquoi Kendrick Lamar est album de l'année un peu partout, c'est déjà entendu, et ça m'a fait penser au Man on the Moon de Kid Cudi par moment. Je me suis pris un abonnement à Spotify, c'était 0,99€ les 3 mois, comme ça je vais pouvoir écouter les nouveautés plus facilement, et ensuite je ferai les 3 mois gratuits de Apple Music.

mardi, décembre 22, 2015

Rusty Keyhole.


 On s'est baladé toute la journée, pour aller voir des caves, des champs, des vaches, et les maisons de villégiatures abandonnées par les colons français et autres riches en fuite dans les années 70, à Kep, avant de rentrer à Kampot, pour un couché de soleil mémorable.


Une chouette journée à moto, que j'aurai bien réitéré le lendemain, pour visiter la Bokor Hill Station, mais on est parti pour l'île de Koh Rong, en passant par Sihanoukville. Je suis content, ici j'ai retrouvé les biscuits aux céréales et fraises que je prenais à Singapour. A la première écoute, je ne suis pas fan du dernier Lou Doillon, ni du Beach House, mais j'aime bien le Tame Impala. Et j'ai adoré le premier épisode de Dix Pour Cent.

vendredi, décembre 18, 2015

អរគុណ.


 J'ai passé la semaine à Kampot, petite ville aux bâtiments coloniaux français bien préservés, au sud de Phnom Penh, pas loin de la côte, à juste me balader, à manger des ribs/mashed potatoes, des croissants, et de la tarte au citron meringuée. Les deux premiers jours il y avait un festival, du coup tous les hôtels étaient complets, j'ai dû dormir dans un dortoir de 8, au Hour Kheang, en plein centre, et j'y suis resté. Ce n'est pas si horrible que ça, un dortoir, finalement, à 3$ la nuit ça m'a permis de compenser un peu les dépenses sur Phu Quoc, le visa (qui m'est revenu à 36$ je ne sais trop comment), aussi en prévision des îles du Cambodge, vu que l'on arrive en pleine haute saison touristique, et l'entrée des temples d'Angkor, qui va me coûter un bras (40$ pour 3 jours, sans compter le transport à l'intérieur du site).


Une des filles avec qui j'ai fait la boucle en moto au sud du Laos m'a rejoint hier, et on s'est pris une chambre twin à 8$ (Rong Reung Guesthouse), avec une grande fenêtre et balcon, c'est quand même chouette d'avoir un peu d'intimité. Elle m'a prêté son MacBook, du coup j'ai pu télécharger de la musique fraîche, et elle m'a donné Dix Pour Cent, la série de Besnehard pour France 2. C'est étrange de payer en dollars américains, ça semble plus sérieux, je ne sais pas pourquoi, voir plus chère, alors que les prix sont équivalents à ceux du Laos pour le moment. Et j'ai même retiré 500$ au distributeur, sans commission de la banque local (Canadia Bank), ce qui est bien pratique.


Demain on doit louer des motos, pour visiter les alentours, avant de partir vers les îles. Et je kiffe le nouveau titre de Missy Elliott, WTF, comment elle a manqué !

samedi, décembre 12, 2015

Cochinchine.


 J'ai toujours pensé que le jus de mangue était une boisson de cagole, rien que de le dire "vous avez du jus de mangue ?" Et je me dis mais qu'elle pouffe. Bah voilà, je suis tombé amoureux du mango shake (ça passe mieux en anglais), tirez-en la conclusion que vous voulez.


Ha Tien est une jolie petite ville, qui sent la crevette, et j'y aurais bien passé une ou deux nuits de plus. Mais j'ai pris un bateau pour Phu Quoc, dés le lendemain matin.


Regarder le ciel, et les dizaines de libellules qui zigzaguent au dessus de moi, dans la brise de fin d'après midi, quand le ciel devient doux et se prépare au couché du soleil, dreaming away your life, et le bruit des vagues. Je n'ai pas aimé l'île de Phu Quoc, trop de resorts partout, l'eau est marronasse, les méduses viennent y mourir, c'est chère (18$ après négociation pour un bungalow rustique pas loin de l'eau au Moon Resort), et globalement ça n'a pas beaucoup d'intérêt. J'y suis quand même resté 5 nuits, j'avais besoin de souffler, de dormir, et de manger des pizzas, alors oui c'est facile de faire une jolie photo de plage, en évitant les déchets et les transats, mais ça n'empêche que le Vietnam n'est vraiment pas un pays d'île paradisiaque. J'ai moins aimé le sud, j'y ai dépensé 24€25/jour en moyenne, là je viens de passer la frontière, et j'adore déjà le Cambodge.

jeudi, décembre 10, 2015

#PrayForParisHilton

dimanche, décembre 06, 2015

Mekong Delta.


 J'ai passé 2 nuits à Saigon, et j'ai compris pourquoi on me regardait bizarrement quand je disais avoir bien aimé, même le quartier des touristes dans le district 1. En fait j'étais resté sur la rue principale la première fois, Pham Ngu Lao, qui donne sur un long parc, sans m'aventurer dans les rues derrières. C'est un peu un cauchemars, entre les putes et les bars à bruits, on te propose du shit tout les 2 mètres, Kaô San Road en moins glamour, c'est pour dire.


J'ai pris un bus pour Ben Tre, dans le delta du Mékong, où j'ai loué une moto automatique (180 000Vnd/7€35) pour me balader au bord des canaux, rizières, et plantations de coco. J'y ai mangé des crevettes, bu des noix de coco, profité un peu de la piscine de mon hôtel "3 étoiles" (Ham Luong), et ai été me promener au marché de nuit. J'en ai un peu marre de courir là, et de passer un jour sur deux dans un bus. C'est gonflant ces histoires de visa, je dois quitter le Vietnam le 12 décembre, du coup j'ai pris un bus direct, pendant 8h, pour Ha Tien, à la frontière avec le Cambodge, d'où je vais prendre le bateau pour Phu Quoc, demain matin, pour me poser un peu, sur une plage, faire une lessive, laver ma valise et mon sac à dos, vivre en maillot de bain, et reprendre la lecture de mon bouquin, pendant 4 jours... Pfff

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