mercredi, juin 19, 2019

You Need to Calm Down.


  Vers le milieu des 10 épisodes de Too Old To Die Young (Amazon), la scène d'introduction du pilot est rejoué, avec d'autres acteurs, plus de dialogues inutiles, en allant plus loin dans le salace, filmer façon Network, série télé conventionnelle, genre Criminal Mind, comme pour accentuer la différence de qualité, d'intention, d'envie artistique. On est ici fasse à une vraie série d'auteur, comme le Twin Peaks: The Return de David Lynch, c'est une expérience visuelle et sonore plus qu'un récit balisé. La mise en image est léchée, les cadrages, les couleurs, c'est impressionnant, la photographie est absolument superbe, au delà de la musique hypnotique de Cliff Martinez il y a une attention au son assez bluffante aussi, c'est inventif, sensuel et dérangeant, viscéral, par moment d'un kitsch assumé, comme ses autres oeuvres, la fascination d'un européen sur le folklore nord américain. J'aime comment on observe de l'extérieur, sans jamais vraiment entrer dans la psyché des personnages, sans qu'on cherche à nous les faire aimer, on doit se faire sa propre idée, il n'y a pas de manipulation affective, et ce rythme excessivement lent, à la limite du ridicule, comme pour tester nos nerfs, qui avec l'ambiance sonore fait presque entrer en transe. Je n'ai pas tout adoré, certains épisodes m'ont laissé plus tiède que d'autre, notamment les 2 présentés à Cannes (le 4, mais surtout le 5), le 9 aussi un peu, mais c'est une oeuvre envoutant et hypnotique, une fois que l'on accepte de se laisser porter, de savourer dans un semi coma. Elle me restera en tête un bout de temps, contrairement à 90% de la production, plus proche du fast food. C'est annoncé comme une mini-série, j'aimerai avoir le droit à une suite, j'ai envie de voir jusqu'où il peut nous emmener, mais je pense qu'il en restera là. Je suis content que des oeuvres aussi différentes et exigeantes puissent exister, définitivement le bon coté de la Peak TV. J'ai suivit avec Chambers (Netflix), les critiques américaines m'avaient un peu refroidis, même si Télérama lui met 2T, j'ai mis du temps à me décider à regarder. Ça commence plutôt bien, l'ambiance est intrigante, joliment mise en scène, les paysages sont superbes, l'histoire s'installe sans gros sabot, de façon assez subtile, sans manichéisme, entre les pauvres et les riches, les personnages donnent envie de les connaitre, mais vers le milieu j'ai commencé à trouvé ça un peu agaçant, plus artificiel, même le jeux des acteurs était plus aléatoire. Il y a de bons rebondissements, les thèmes abordés sont interessants, sur l'identité, amérindiens/blancs, la mémoire des gènes, la différence d'opportunités, les putains de hippies, mais le tout aurait mérité d'être un peu plus sûr de ce qu'il voulait faire passer comme messages, la scène finale raconte quelque chose que l'on a pas vraiment vu amené avant par exemple, sur le consentement, et c'est dommage, en partant de là ça aurait été plus intense comme thématique de fond (j'essaie de ne rien spoiler), donc une oeuvre imparfaite et pas indispensable, mais quand même intéressante et bien faite, que Netflix vient juste d'annuler.

Et mes 20 cents sur le clip gay de Taylor Swift, c'est important la représentativité, de se sentir soutenu, surtout quand on est ado, et que sur la majorité des "divas" qui se sont fait de l'argent sur les gays, peu ont réellement fait quelque chose pour la communauté, ou même juste ouvertement parlé de nous dans leurs chansons (Britney, Christina, Mariah, Beyoncé ?) Donc c'est bon à prendre, et c'est encore plus important venant d'une Taylor Swift, dont la base de fans vient de la country, donc d'un public rural conservateur. Ce qui me dérange, comme avec Gaga, c'est la médiocrité de leur musique, qui n'est clairement pas à la hauteur de leurs ambitions (prétention ?), du coup ça ressemble à du marketing pour avoir des fans dévoués qui achèterons tout le merchandising et iront à tous les concerts pendant des années (les gays)... Et dans une période où on parle beaucoup d'appropriation culturelle c'est toujours étrange de voir ces femmes hétéros s'approprier notre parole, on peut comparer ça aux bachelorettes parties dans les clubs gay, les femmes hétéros sont souvent des alliées condescendantes pour qui nous sommes des seconds rôles/portes sac à main/comiques. Donc oui, mais non.

Je me fais des Comedy Specials sur Netflix, ceux d'Ali Wong (sympas), ceux de John Mulaney (hilarants), celui de Trevor Noah (mouais+), le dernier de Tig Notaro (mouais comparé au précédent), celui de Ellen Degeneres (bof), et celui de Chelsea Peretti (non). Tellement ma vie est passionnante que parfois je scrolle la page d'accueil de Reddit pendant des heures. La chaleur arrive sur Paris, je vais aller me réfugier chez mon père quelques jours.

2 commentaires:

Matoo a dit…

C'est marrant que tu dises cela sur les femmes hétéros en club gay, même si je vois exactement de quoi tu parles. Moi j'avais aussi en tête les FAP esseulées et parfois super malmenées/moquées par leur pote gay qui les largue pour le moindre plan cul qui se présente. ^^ Du coup il me semble que c'est "balle au centre". :)

NeimaD. a dit…

Ah oui, je vois très bien aussi, j'ai l'impression que ça dépend du lieu et de l'âge ;)

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