J'envoie des conneries par texto au 06 1957 1992 (Secret Message Service) de temps en temps, ça me fait du bien bizarrement, de dire ces choses a quelqu'un que je ne connais pas, comme un confessionnal virtuel (sans le jugement religieux). J'ai vu The Curious Case Of Benjamin Button, et les quelques images en Inde sont celles de mes souvenirs, les mêmes paysages, ça m'a donné envie d'y retourner disperser mon temps. Le film en lui même aurait pu être brillant si on en amputait les 3/4, la rencontre avec Tilda Swinton dans cet hôtel sans age de Russie est génial. Et depuis que je recommence à fumer j'ai vaguement envie de blogger.
Je suis tombé sur une minuscule photo de mon premier meurtre, sur Facebook (where else), ça m'a fait un choque. Elle est devenue obèse, n'a plus de cou, ressemble à Jabba the Hutt avec ses cheveux décolorées tirés et plaqués en arrière, et ses seins énormes dans son informe pull noir. Je me suis dis: "tient elle a vraiment raté sa vie, elle doit être encore en banlieue dans un pavillon de merde et toujours caissière au Leclerc..." Tout ce que j'ai voulu fuir en quittant le 95 sans me retourner. J'ai toujours eu de l'empathie pour les gens moches, d'un point de vue anthropologique, une empathie bienveillante la plus part du temps, mais qui pue tout de même la condescendance. Un peu comme on se moque des Confessions Intimes de tf1. Par suffisance et snobisme, et cette auto-satisfaction réconfortante de savoir que toi au moins t'as lu du Proust. Mais rapidement j'ai eu honte de moi regardant cette photo penché sur mon écran, sur ce minuscule cliché où elle est entourée de deux petits garçons aux cheveux blonds, et arbore un immense sourire. Elle a l'air heureuse, probablement beaucoup plus que moi. Tous ces gens que j'ai fui en partant sont mariés et ont des enfants en bas age. Je n'ai gardé contact avec aucun d'entre eux, mais de temps en temps, rarement, je passe voir leurs profils Facebook, de nuit, comme un voyeur regardant par une fenêtre illuminée. Jamais je ne les demanderai en amis, j'ai la phobie de renouer avec mon passé, et probablement de réaliser que je ne suis qu'un ado attardé dans ses illusions, ses illusions d'une vie différente, et qui serait elle importante, aurait du sens, supérieure quelque part, d'un point de vue métaphysique bancal. Mais au moment des bilans j'aurais surement passé plus de temps à interpréter, au sens linguistique, qu'a construire.
Je ne sais plus où je voulais en venir, mais globalement je pourrais facilement être beaucoup plus heureux.
mercredi, février 25, 2009
Stagnation intellectuelle.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Archives du blog
Layout: NeimaD 2007 © - Safari
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire