dimanche, janvier 23, 2022

Fraggle Rock.

  Dépenser de l'argent ne me donne pas vraiment de plaisir, ça m'angoisse plus qu'autre chose, et j'ai envie de renvoyer tout ce que j'achète pendant plusieurs jours, en me disant que je n'en ai pas besoin. Même si avant ces soldes, où je me suis un peu lâché en ligne, j'ai dû dépenser 100€ en fringues par an, grand max, ces 10 dernières années, je porte encore des t-shirts que j’ai depuis 20 ans. Et j'ai perdu un paquet de fringues, parmi celles que je portais le plus/ préférais, je ne sais pas trop où (j'ai le vague souvenir d'avoir donné à mon père un sac plein à laver, juste avant de partir en Argentine, plutôt que de le laisser moisir chez moi pendant 3 mois, et on ne l'a jamais retrouvé à mon retour, je pense que ça a finit chez Emmaüs). Donc j'avais objectivement besoin de nouveaux vêtements, et malgré ça, je reste pauvre dans ma tête.

L'argent est aussi un sentiment, une charge mentale qui s'intensifie ou se calme selon sa stabilité financière, et surtout comment on la vie, selon son éducation et son vécu. On peut vivre heureux avec peu, c'est mon sentiment et mon expérience, bien sûr peu est relatif, je n'ai jamais eu à me demander si j'allais pouvoir manger ou non un jour, si j'allais avoir froid, et c'est quand même ce qui compte, le reste c'est du luxe. J'ai l'impression qu'internet nous donne ce sentiment d'être plus pauvre que ce n'est le cas, que si on a pas des millions d'euro on est limite un clodo, à voir des baraques à Los Angeles à 5 millions de $ sur YouTube en se disant "ce n'est pas si chère" tellement les autres présentées sont toutes au dessus de 15-20, voir des "peoples" de base avec des montres ou sacs à main à plus de 15000€ vivant dans des lofts à Dubai, c'est compliqué de se faire une échelle de valeur, et encore, je suis content de ne pas utiliser Instagram. Pour voir où on se situe avec l'argent, réellement, à quel étage du capitalisme on se situe, il faut regarder le montant qu'on est zen de mettre dans une connerie ou une fringue, ce montant qui ne changera rien si il disparait de son compte, et fixer sa limite où ça devient "vraiment abusé", sans se concentrer sur les derniers étages dans les nuages.

Quand j'ai arrêté de fumer, il y a plus de 10 ans maintenant, j'avais décidé de dépenser l'argent économisé, environs 150€ par mois (c'était 5€ le paquet à l'époque), dans des conneries, limite de me forcer, pour marquer le coup avec une récompense, comme je m'achète des pâtisseries après une balade, pour célébrer mon "effort", réflexe de Pavlov, m'entrainer comme on fait avec un animal, physiquement. J'en ai marre de faire comme si je n'avais pas économisé un peu de thune quand je bossais à la télé, et que je suis tellement économe que même avec 400€ par mois j'arrive pratiquement à en mettre la moitié de coté. Et mon effort principal, dans la vie, est de prétendre que tout va bien, me battre contre mon cerveau qui passe son temps à me remémorer les choses négatives, raisonner ou lui dire d'aller se faire foutre, le nourrir de beau et de stimulations agréables, le relaxer, le faire rêver, lui épargner les angoisses des autres et celles du monde, tant se faire que peut. Si acheter des fringues Lacoste (#NormcorForever), qui finalement se retrouvent aux prix Gap/Nike une fois en soldes, aide un peu, bah allons'y.

La Russie semble sur le point d'envahir l'Ukraine, c'est toujours la guerre au Yemen, Total quitte enfin le Myanmar, Gaspard Ulliel et Jean-Jacques Beineix sont morts, et Fraggle Rock a repris sur tv+. Je mouche, je biathlon, je larve, ce mois de janvier semble interminable, j'attends mon nouvel ordi, les JO de Beijing, et la fin de cette 5ème vague de Covid-19 pour penser à voyager, et enfin me lancer dans cette année.

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