samedi, juin 25, 2022

Ubud’u Monde.


  À Ubud on est retournés dans l’hôtel où j’avais passé une dizaine de jours paisible en 2015, le Arjana Bungalow, 9€/135 000Rp le grand bungalow en dur avec petit jardin privé et terrasse donnant sur la piscine (c’était 13€40 à l’époque), banana/miel pancakes et salade de fruits inclus, entouré de rizières, comme en bout de ville, mais à une distance raisonnable du centre à pied. L’ambiance m’a re-séduite d’emblée, j’ai retrouvé mes repères et mes habitudes, cette sensation que le temps ralenti, juste bouquiner et faire des longueurs dans la piscine, commander des bons petits plats sur Grab (le Uber regional), se faire faire des massages, flâner sans but.


J’aime vraiment cet endroit, les entrées des maisons finement décorées, avec leur sculptures habillées de fleurs et d’étoffes bariolées, les offrandes colorées posées partout, dont les effluves d’encens se mélangent au parfum des frangipaniers, cette attention portée aux moindre détails, les gamins qui font de la musique sur des rythmes chaotiques, accompagnants un des leur costumé en dragon poilus, les cerf-volants hauts dans le ciel, le cris des grenouilles le soir, et surtout la gentillesse des gens.

J’ai pris plein de photos de cette présence bien vivante de l’hindouisme balinais, lors de mes promenades, avec mon iPhone 12 mini (tout à l’air plus vibrant qu’avec l’appareil photo, et c’est plus facile à sortir), sûrement les mêmes que la dernière fois, mais j’avais été radin avec le partage des clichés, donc voilà, rattrapage.


Je suis allé voir les rizières les plus connues de Bali, celles de Tegalalang, à 8 bornes au nord de la ville, en Grab bike pour 23 000Rp (1€50) chaque voyage, une chouette balade de 40 minutes, mais une vue un peu décevante et bien trop exploitée/construite, pleine de terrasses instagramables payantes avec balançoires au dessus du vide. J’en ai vu des plus impressionnantes autour de Borobudur sur Java, ou sur Flores (sans parler du nord Vietnam et nord Luzon aux Philippines).


Je vais passer bien une quinzaine de jours ici, pour attendre le visa déjà (on a rendez-vous à Denpasar pour un scan biometric autour du 1er juillet), mais surtout pour profiter de ces vacances, me relaxer complètement, voir peut-être m’ennuyer un peu. J’ai commencé Americanah de l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie et c’est chouette pour l’instant, je regarde un peu Stranger Things 4 (Netflix) et Angelyne (Peacock), j’ai pris un abonnement à WOW Present Plus pour suivre les RPDR (avec VPN, comme pour Grindr, sinon c’est bloqué), j’écoute le nouveau Perfume Genius - Ugly Season (j’ai repris 3 mois gratuit à Apple Music pour ça) qui commence parfaitement dans mon état d’esprit un peu mystique/à l’écoute des éléments, je suis moins emporté par le “free jazz”/chaos ensuite, musique seulement dans mon lit l’après-midi, j’écoute la rue où la nature quand je suis dehors.


Je déguste, je baisouille discrètement (pas pratique avec maman dans le bungalow d’à côté), il pleut un peu, je rêvasse, je laisse l’île décider de mon emploi du temps, je bien.

vendredi, juin 24, 2022

Singapore Airlines.


  Les 10 premiers jours de ce voyage ont été assez chaotiques, déjà à cause du retard de l’avion Singapore Airlines à Paris, dû aux orages (vol où j’ai dormi avec 3 places pour moi et sans doute le crew le plus aimable et prévenant du monde, la compagnie n’usurpe pas sa réputation la dessus), j’ai eu ma correspondance en urgence à Singapour, escale de 10 minutes au lieu d’une heure et demi, et forcément mon bagage n’a pas suivit. Je me suis retrouvé à Kuala Lumpur avec juste les vêtements que j’avais sur le dos, un jogging et un t-shirt noir, pendants 2-3 jours, qui ont parues interminables, ce qui m’a complètement déprimé sur la dépendance que j’ai envers mes affaires quand je voyage, je devrais être bien plus détaché, c’est quelque chose qu’il va falloir que je travaille prochainement, partir bien plus léger et insouciant. J’ai acheté des sous vêtements et t-shirt/short chez H&M, une sorte de caleçon en matière “bonnet de bain” plus fin chez UNIQLO pour faire office de maillot de bain, pour quand même profiter de la (petite) piscine sur le toit du Ibis où j’avais réservé 2 nuits (2x42€), et j’ai bien cru que j’allais devoir quitter la ville sans mon bazar, n’ayant eu aucune nouvelle du lost&found de l’aéroport.

Heureusement, après avoir eu l’impression de reproduire la scène “administration” dans Les 12 Travaux d’Asterix à KLIA, j’ai, in extremist, dans un coup de chance et de supplications, récupéré ma valise juste à temps pour, littéralement, sauter dans mon vol pour Kuala Terengganu (40€), au nord du pays, pour rejoindre ma mère aux Perenthians.


J’ai passé quelques jours avec elle et son pote a Flora Bay, sur Besar (la plus grande des deux îles), dans un resort pour familles locales du même nom (20€/90Rm), avec presque 40° de fièvre et une angine carabinée. J’ai quand même été voir les requins, némos, et poissons Napoléon qui se baladaient pas trop loin du bord, mais je n’ai rien aimé, même de retourner à Kuala Terengganu, que j’avais apprécié a chacun de mes passages précédents.

On est tous repartis pour Kuala Lumpur, pour 3 nuits dans un AirBnB infesté de cafards au 20e étage d’une tour hyper centrale (65€/nuit), à 5 minutes à pieds des Petronas/KLCC, grandes chambres confortables avec belle vue, pour ensuite prendre un vol direction Denpasar (100€), sur l’île de Bali, et à partir de là ça a été tout de suite mieux. Malgré la non possibilité de prolonger le Visa On Arrival pour un second mois à l’arrivée, comme c’est possible normalement, qu’on a du faire appelle à une agence à Ubud pour éviter de se rendre 3 fois à Denpasar (800 000Rp chez Bali Line Visa Extension - 33€ de visa et 20€ de service), et du coup rester plus longtemps dans le coin ; le fait que je ne vois plus rien et qu’il va falloir que je me fasse opérer en rentrant, parce que voyager sans même pouvoir lire son téléphone ou un menu sans sortir ses lunettes de lecture n’est pas vivable ; et que le dernier Houellebecq, Anéantir, est nul.

samedi, juin 04, 2022

Shining Girls.

  J'ai été faire un tour au Printemps de l'Homme, pour voir les maillots de Bains de la marque Atalaye, que j'avais repéré en ligne, et j'ai trouvé cette expérience assez déprimante. C'était un lundi après-midi, tu avais une poignée de gars dans les 30ans, pour 3 fois plus de vendeurs, trop apprêtés et proprets, qui tournaient en rond seul, avec des sacs de shopping plein les bras, la vacuité de l'argent en mouvement. En fait je déteste prêter autant d'attention à mon apparence, quand on à l'air d'avoir fait trop d'effort sur sa tenu, j'ai toujours cette phrase de mon père, qui quand on mettait trop de temps à se préparer, nous disait: "on va pas à un défilé de mode hein". Au-delà de la vanité je trouve cela triste, tout ce temps dédié à sa propre réflexion, pour avoir l'air "cool" il faut un coté un peu négligé, que ça ait l'air sans effort justement, c'est mon soucis avec mes nouveaux vêtements, je ne veux pas qu'on est l'impression que je repasse mes jeans quoi. D'ailleurs c'est marrant mais mon père est plus "mode" que moi, il achète des fringues de marques d'occasion sur le Bon Coin, genre des baskets en cuir Hermès ou un pardessus Burberry, et m'a filé des jeans Sandro et Armani pratiquement neufs, acheté presque rien, parce qu'ils étaient trop petits pour lui. Après cette balade shopping j'ai 3 maillots de bain maintenant, mon Gili's (qui tient bien la route), un Atalaye, et un Decathlon à 16€, pour les baignades en sources d'eau chaude sulfurée ou piscine trop chlorée qui niquent le tissu, c'est finalement le vêtement que je porte le plus en voyage, donc 3 c'est bien, surtout que je ne ressemble à rien à moitié nu (j'ai l'air encore plus con avec ma visière et maintenant mon t-shirt anti-UV en lycra), un joli maillot peut peut-être détourner l'attention. J'ai fini par acheter un jogging noir (trop chère) chez Nike aussi, après avoir fait le tour du centre ville un autre jour, pour trouver quelque chose de pas trop moche et avec une poche zipée. C'est marrant parce qu'il y a quelques jours je suis allé faire une machine à la laverie, et il y avait ce couple qui attendait dans la rue, surement un Uber, et étaient clairement habillés pour prendre l'avion, et le gars portait ce bas, je m'étais dit qu'il avait l'air confortable et pas trop "beauf", pour un jogging. J'ai aussi aidé une femme qui a fait un malaise en sortant d'un restaurant juste devant moi, une américaine élégante que j'ai raccompagné jusqu'à son hôtel et qui m'a invité dans sa maison d'amis à Malibu, le genre de chose qui m'arrive quand je sors de chez moi trop longtemps quoi, vous vous étonnez après que je reste enfermé. Je n'en ai pas parlé mais j'ai fait une procuration pour les législatives, en 2 minutes sur internet, mes voisins vont voter Julien Bayou (EELV/NUPES) pour moi. J'ai fini par utiliser l'assurance pour me faire rembourser partiellement mon billet pour Björk, je n'arrivais pas à le vendre (note pour soi: ne plus jamais prendre un billet papier), j'ai perdu 45€ dans cette histoire, ça paiera pour mon cousinage d’Amérique de ses derniers albums. Et j'ai adoré Shining Girls (tv+), thriller métaphysique avec la grandiose Elisabeth Moss dans le rôle principal, c'est haletant et bien fichu, une belle allégorie de la reconstruction de soi, après Pachinko et Severance Apple commence vraiment à prendre son envole coté séries.

Je suis content de partir, même si je serais bien resté dans mon lit quelques mois de plus. Je retrouve ma mère sur l'ile Perenthian Besar, que je ne connais pas, j'avais été sur Perenthian Kecil, juste en face, en 2016, je vais passer 10-15 jours avec elle en Malaisie, et ensuite direction Bali, peut-être un peu ensemble, mais je ne pense pas refaire les 3 jours de bateau pour Flores en passant par les Komodos, où je l'envoie. Comme je le disais précédemment, c'est une des rares fois que je ne fuis pas, je suis heureux de juste aller loin quelques temps, loin de la télé, de mon ordi, possiblement loin d'internet (en dehors de Bali et Java c'est pas super connecté comme pays), loin des news, de la guerre, de l'inflation, de la fin du monde, loin de l’intérieur de ma tête aussi, faire un break de vie, et reprendre possession de mon corps. Bye Paris.

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