La mini-série Brand New Cherry Flavor (Netflix) est un mélange de pleins d'influences cinématographiques prestigieuses, ça commence limite comme un pastiche de David Lynch (Mulholland Drive et Lost Highway viennent en tête dès les premières images), il y a un coté un peu amateur/ cinéma indépendant 90's à la Gregg Araki (The Doom Generation), une noirceur façon Nicolas Winding Refn (un peu de Drive et The Neon Demon), une indolence Brett Easton Ellis-esque, mais sans la vision d'un “vrai” réalisateur pour donner une identité propre. En avançant on peut ajouter du eXistenZ de Cronenberg et un peu de Tarantino pour le coté "pulp", et au final ça marche très bien, Rosa Salazar s'en sort bien, c'est beau, atmosphérique, différent, on est rapidement entrainé dans cet univers dérangeant et sexy. On est pas au niveau d'un Too Old To Die Young (série de Nicolas Winding Refn pour Amazon Prime) qui n'est pas loin du chef d'oeuvre, mais c'est la série qui s'en rapproche le plus, pour donner une idée. Je conseille vivement, même si la fin ne m'a pas suffit, un show que j'aurai plutôt imaginé sur Amazon Prime, qui est souvent plus audacieux avec ses séries que Netflix. En espérant qu'elle aura du succès et que Netflix propose plus de projets similaires, voir une suite.
Attention, un débat de haut vol et crucial pour l'avenir de l'humanité se déroule en ce moment sur Twitter: est-ce qu'une femme cis peut être une Drag Queen ? Cela fait un bout de temps qu'internet en parle, il y a eu le même débat à propos des femmes trans il y quelques années, pour leur participation à la compétition-réalité RuPaul's Drag Race, parce que ça serait "tricher" quelque part, et le sujet revient avec la présence d'une femme cis dans la saison 3 de RuPaul's Drag Race UK. Perso je trouve que le sujet est différent, les personnes trans font partie de la communauté LGBTQ, Drag Race est une célébration des GTQ globalement, donc je ne vois pas de problème, à partir du moment où le show ne se base pas uniquement sur "l'illusion" de faire passer un "homme" pour une "femme", le concept a évolué en 10 ans, il y a eu une queen à barbe en Holland saison 1, un homme trans comme Gottmik dans la saison 13 par exemple, et personne ne peut dire que des queens trans comme Kylie Sonic Love, Peppermint, Jiggly, etc n'ont pas leur place dans ce show. Par contre j'ai plus de mal avec les femmes cis, laisser encore un peu plus d'espace aux femmes hétéros dans l'espace queer, comme pour les bars et clubs déjà, est problématique, et en quoi n'importe qu'elle chanteuse, de Gaga à Cardi B, n'est pas une Drag Queen. En retirant le jeu de genre on retire le concept même d'être drag queen, et donc de cette compétition, et ça devient Toddler & Tiaras avec des adultes. C'est différent avec Dragula (Shudder), qui a une thématique gore/horreur, qui peu incorporer facilement les Drag Kings, et donc incorporer les LB mais aussi les femmes cis. Maintenant ce n'est qu'un show télé, une femme cis par-ci par-là ne tue pas l'esprit de RPDR, mais si un jour elles deviennent plus nombreuses, c'est autant de places déjà limitées pour les LGBTQ à la télé qui disparaissent.
Solar Power, le nouveau Lorde, a de jolis moments, j'aime bien la chanson titre et 2-3 autres du début de l'album, mais il n'a vraiment pas l’impact des précédents, c'est folk hippie californien un peu daté 60's et surtout oubliable.
C'est vraiment une année musicalement médiocre quand même, comme pour le reste. Je ne vais pas tarder à retourner aux Antilles je crois, dès que les restrictions sont levées.
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