jeudi, mars 03, 2005

Journée à brûler l'humanité.

 Tu te lèves et déjà tu sais, tu n'as pas envie de rester enfermé mais dehors il neige mouillé partout, il fait froid, tu décides de passer à la banque, jusque là tout va bien, y'a juste 20 personnes qui t'ont bousculées en te rentrant bien leurs parapluies dans la gueule, tu cherches la merde aussi en te rendant à la fnac des halles (c'est la plus près) en plein milieu des vacances scolaires pour acheter un cd (ça t'arrive encore) qui n'y est pas bien entendu, tu prends ta place pour Antony & The Johnsons et te rends compte que plein de gens ont sorti des albums que tu aimerais bien acheter mais tu as un boulot de merde mal payé alors tu pleures parce que tes lecteurs sont radins [wishlist], tu veux pas rentrer alors tu vas faire un tour dans Beaubourg, tu fais la première expo que tu trouves qui se révèle d'une nullité jamais égalée, du niveau 4ème cours d'arts plastiques quand le prof te demande de coller une photo sur une feuille blanche et d'en continuer les sujets à la peinture à l'eau, alors tu appelles ta meilleure amie au secours, elle te propose de passer, sur le chemin après avoir maudit les gens qui essayent de monter dans le wagon alors que personne n'est encore sorti, les pouffiasses à poussettes qui te foncent dessus, la neige de tapette qui se transforme en eau glacée dès qu'elle touche ton nez, les beaux gosses qui n'ont même pas daigné te demander de partir avec eux en Argentine là tout de suite car l'amour ça ne se commande pas, les mamies à fourrure qui monopolisent les trottoirs en écartant bien les coudes, et les vélos qui te foncent dessus alors que tu es au milieu du passage pour piétons et te regardent comme si tu étais un demeuré, j'arrive enfin juste énervé, j'ai eu la bonne idée de prendre un pack de bières, du pain et du fromage, de la tapenade d'olive verte histoire de conjurer le sort et bien finir la journée, elle m'explique qu'une copine à elle sud-américaine qui pressent les évènements prédit une catastrophe naturelle sous peu, on parle de la photo avant/après putain ce regard de Florence Aubenas qui risque de rester pour nous hanter un bon moment, du ridicule du gouvernement actuel du style raffarin qui cite laurie (merci à la culture française d'exister), gaymard et son calimero-mensonge "Evidemment, si je n'étais pas le fils d'un cordonnier-marchand de chaussures, si j'étais un grand bourgeois, je n'aurais pas de problème de logement, je serais propriétaire de mon appart' et il n'y aurait pas toute cette affaire" alors qu'il l'est et de plusieurs apparts'/maisons en plus d'être sujet à l'isf, sarkozy chez fogiel totalement ridicule (huhuh), julia et ses potes les terroristes pas contents qu'il soit mis en examen (...), on s'est dit aussi que l'aura d'intellectuel de Mitterrand manquait sur la classe politique française, des films de cul réalisés par Lars Van Trier, de la putain de chance de vivre en europe et qu'il ne faudrait pas l'oublier, je lui fait signer la [pétition d'actup pour faire virer l'un des gros connards d'homophobes de l'ump] et rentre chez moi, elle doit aller travailler, là tu repenses à hier soir quand tu as décliné l'offre de quelques garçons de venir te sucer et passé ta soirée à baver devant le bachelor en mangeant des barres chocolatées, pathétique hein, mais les choses sont plutôt comme ça en ce moment, tu as zappé et es tombé sur un film où y'avait Jean Hugues Anglade (ça faisait longtemps), Kieffer Sutherland (dans le rôle du "méchant" pour changer), Tcheky Karyo (ça fait toujours plaisir), Angelina Jolie (putain cette meuf est une déesse), Olivier Martinez (putain ce mec est un dieu), et Ethan Hawke (je crois que je suis amoureux), l'autre jour tu as reçu le coup de fil d'une radio de Paris-Arkansas (non même pas Paris-Texas comme le film de Win Wenders) où le gars t'a demandé quel temps il faisait à Paris-France it's snowing, faut croire qu'ils ont eux aussi des jeux débiles à la funradio, alors là tu restes au chaud devant la nouvelle star parce que tu n'as plus envie de bouger, tu es persuadé que tu vas mourir d'une tumeur au cerveau sous peu, ta vision périphérique clignote souvent comme Nate dans Six Feet Under, ta mémoire immédiate est devenue celle d'une huitre en décomposition et tu as trop souvent cette douleur sourde, c'était quand même une bonne journée de merde et tu penses sincèrement à fermer.

Aucun commentaire:

Related Posts with Thumbnails

Archives du blog

Layout: NeimaD 2007 © - Safari