jeudi, mars 19, 2020

Community.

  Ce n'est pas tant le virus qui me fait peur, bien sûr, si mon père était touché par une forme grave, ou ma mère en Asie, ou moi, qui nécessite une hospitalisation, vu l'engorgement du système de santé (déjà avant la crise), ce ne serait pas rassurant. Mais ce qui me terrorise le plus est comment ça va être géré, je ne fais pas confiance à Lallement pour être mesuré et diplomatique, ou Castaner pour être efficace et impartial, on va se sentir dans un Etat policier pendant la durée de ce confinement, et ça ne va faire qu'exacerber cette sensation d'impuissance et de mal-être. Je suis trop angoissé pour choisir quelle musique écouter, du coup je mets FIP et sa sélection hyper éclectique. Je n'arrive pas à regarder des films ou des séries non plus, qui pourraient m'aider à oublier un peu, seules les télé-réalités de compétitions positives passent, et j'ai du mal à m'empêcher de zapper de chaines d'infos en chaine d'infos, jusqu'à tard dans la nuit, comme pour m'anesthésier par le trop plein, et ne plus ressentir que la fatigue.

En temps normal, quand j'ai un coup de stresse, je marche jusqu'à la Seine, pour profiter du vent, et c'est exactement ce que je n'ai pas le droit de faire, je rêve d'une fenêtre sur rue aussi. Je vais peut-être finir par aller sur le toit de mon immeuble, je sais qu'il y a un accès. Je me rends bien compte que ce n'est pas le moment de s'apitoyer sur son sors, que ça ne fait que 3 jours, qu'il faut être responsable et juste rester chez soit. Je pense que l'on va prendre le pli, même si la situation ne va faire qu'empirer de jour en jour, et que ça va être de plus en plus dure de ne pas se laisser envahir par tout ça. Quand on voit que Wuhan est toujours confiné, 2 mois après, comment le nombre de morts augmentes en Italie (475 rien qu'hier), que l'on suit en gros la même courbe, on n'en est qu'au début. Je vais essayer de ne plus allumer la télé avant C dans l'Air le soir (je ne pense pas pouvoir me passer entièrement de mon point journalier sur la situation), recommencer le yoga, peut-être recommencer Zelda: Breath of the Wild du début, ou commander Link's Awakening, me mettre au jogging pour pouvoir sortir un peu (j'ai vu sur BFMTV un gars se prendre une amende de 135€ parce que sa tenue n'était pas assez "marche sportive"), et lancer des séries quand même, on ne sait jamais. Par contre bouquiner me semble inconcevable, tellement mon cerveau est en boucle sur ce qu'il se passe. Même si cette crise sanitaire et ce confinement sont exceptionnels, et semblent incontournables pour limiter le nombre de mort, je ne peux m'empêcher de penser que notre société est bien fragile, qu'elle peut s'effondrer en un éternuement, on est devant un abysse d'inconnu sur comment notre économie et notre système sociétal va se remettre, c'est vertigineux comme situation, c'est peut-être comme ça que les démocraties s'éteignent.

Mon père me dit de sortir tant que l'on peut encore, avant que le confinement ne soit total, on est à une vingtaine de jours du pic de l'épidémie en France, mais pour l'instant je reste chez moi. Je dois récupérer des courses samedi au Drive Carrefour, un voisin m'a donné 3 attestations, vu que je n'ai ni imprimante, ni papier libre. Ce midi j'ai nettoyé le dessus de ma hôte de cuisine et les portes vitrées des placards. L'intégral de la géniale comédie Community arrive sur Netflix le 1er Avril, je sens un binge venir. Je regarde sur YouTube des vidéos de shows édités pour qu'il ne reste que les histoires gay (15 minutes sur 10x45 pour 911 par exemple), ça évite de se taper le reste. Et si vous déprimez (et comprenez l'anglais), regardez des épisodes de UNHhhh, c'est radical.

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