Mon cerveau commence à se faire un peu à la situation, et me laisse de nouveau regarder des séries, je continue Devs (FXonHulu) et Hunters (Amazon Prime) tranquillement. Vu les critiques américaines la série Tales From the Loop ne plaira pas à tout le monde (même si je trouve qu'ils ont tendance à être plus durs avec les shows Amazon Prime, quand on voit les moyennes obtenues par Carnival Row, Hunters, Electric Dreams, ou Too Old To Die Young, en les comparants à des shows de qualité équivalente sur des diffuseurs concurrents), j'ai tenté après les 3T donnés par Télérama, qui ne les attribue pas à la légère, et j'ai été charmé dès le premier épisode. Déjà c'est absolument superbe, la réalisation est délicate et léchée, les décors beaux, les acteurs convaincants (même les gamins, ce qui est plutôt rare), et la musique de Philip Glass accompagne le tout parfaitement, avec douceur et mélancolie. J'ai aimé cet univers, les détails qui le rendent différent et étrange, c'est du fantastique émotionnel, comme on en voit assez rarement. Il y a du Twilight Zone, en plus aérien peut-être. Après l'histoire est presque secondaire, je ne pense pas qu'on aura des réponses, il n'y pas d'intrigue à proprement parler, ce sont des contes, comme le titre l'indique, un différent à chaque épisode mais qui reste en lien avec les autres. Je viens de commencer et j'ai envie de continuer à regarder au milieu de la nuit, en laissant suffisamment de temps entre chaque histoire, pour les laisser murir. C'est très contemplatif et lent, poétique j'ai trouvé, on sent bien l'influence scandinave de l'oeuvre originale, une étude sur les rapports humain assez subtile, un peu amère mais réconfortant (bien utile en ce moment), définitivement un coup de coeur. J'ai bien aimé les 2 premiers épisodes de Little Fires Everywhere (Hulu) aussi, c'est joliment réalisé, rien d'extravagant mais c'est efficace. Ça se passe à la fin des années 90, mais j'aime qu'on ne nous mette pas le nez dedans, ça reste subtil et réaliste, il y a de l'argent, les décors sont beaux, bonne première impression. J'ai souvent du mal avec Reese Witherspoon, que je trouve facilement agaçante, même quand son rôle n'est pas censé l'être, mais ici, où elle interprète un personnage assez proche de celui qu'elle avait dans Big Little Lies, elle en fait moins des tonnes, c'est plus juste, et les dialogues aident beaucoup, ils sont très bien trouvés et marrants, il y a beaucoup de perles. Un peu idem avec Kerry Washington, que j'ai surtout vu dans Scandal, où elle a globalement 3 expressions de visages qu'elle alterne, mais ici elle incarne parfaitement ce personnage plus rugueux pour l'instant. Les dialogues et situations montrent parfaitement l'Amérique libérale démocrate sous Clinton, où comment vivre dans le même pays avec une expérience complètement différente. Après je ne suis pas follement amoureux, cette mini série sort du lot surtout quand les 2 actrices principales se font face, le reste semble plus anecdotique (Joshua Jackson est très bon en père américain riche typique de l'époque, juste ce qu'il faut d'aimant et paternaliste/absent aussi), du coup un film aurait probablement suffit. Et je suis tellement obsédé par Trixie que je la regarde jouer aux Sims 4 et à Dead by Daylight sur Twitch au milieu de la nuit. Ce qui m'angoisse en ce moment, au delà du fait que les chiffres de morts journaliers baissaient depuis mon dernier post mais viennent de remonter de 350 hier à plus de 600 à l'hôpital aujourd'hui (record), et 833 en comptant les Ehpad. Qu'on essaie de faire passer la baisse de courbe du nombre de cas en réanimation en bilan entrées/sorties comme un signe ultra positif, alors que la hausse du nombre de mort fait pencher la balance, mécaniquement. Et que la privation de liberté de mouvement quand il commence à faire beau va devenir invivable. C'est que les choses vont être dures pendant des années probablement, avec l'effondrement économique du monde, et quand comme moi, on a modelé sa vie comme une parenthèse de repos entre 2 échappées intenses lointaines, et d'avoir fait le vide du "superflue" de façon à la fuir plus facilement, mais que cette fuite est devenue impossible (je ne pense pas que voyager va être faisable facilement pour un bout de temps, les pays ne vont pas réouvrir aussi facilement leurs frontières, les compagnies aériennes moins chères vont faire faillite. Et le concept même de grand voyage commençait déjà à ressembler à quelque chose d'un peu indécent dans ce contexte de réchauffement climatique, si en plus on y ajoute la peur de propagation de virus...), je me dis que je vais devoir vivre dans ce rien pas mal de temps, sans même pouvoir rêver d'ailleurs, et justifier l'air que je respire. Je n'ai pas envie d'essayer de bâtir quelque chose de mieux ici, je ne saurai même pas par quoi commencer, je suis déjà trop en décalage, et trop vieux pour avoir le courage de me "réinventer", mais bien trop jeune pour ne pas chercher une alternative. On verra bien où ça va nous mener tout ça, quelle excitation.
lundi, avril 06, 2020
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