mardi, décembre 10, 2019

Work in Progress.

  Le premier épisode du "revival" de The L Word, baptisé The L Word: Generation Q (Showtime), est sympathique, j'ai été content de revoir les anciens personnages, surtout Shane et Alice (je n'ai jamais aimé Bette), mais les nouveaux ne sont pas follement intéressants pour le moment, tout le monde fait très bourgeois classe moyenne, là où l'original mélangeait un peu plus les gens différents, ce que fait la communauté LGBTQ. J'ai ce souvenir d'électricité dans l'air quand Jenny rencontre Marina pour la première fois, à quel point Shane était hyper cool, Carmen et son sex-appeal incroyable, la charisme de Max... Ici les nouveaux font un peu Melrose Place 2. J'ai trouvé la tentative de mettre au gout du jour l'univers Queer bien plus interessant dans les nouveaux Tales of The City sur Netflix, et l'inclusivité est vraiment light, tout le monde est "beau et mince", et quand un personnage est obligé de signifier qu'il vient d'une minorité ethnique pour qu'on le sache c'est de la triche... Bref, il y avait matière à être un peu plus culotté et même sexy, parce que à part la scène de cul plus gênante que sexy qui ouvre l'épisode (les autres scènes de cul faisait un peu exploitation de figurantes, surtout quand la star reste toute habillée), les mini zestes de "woke" faciles (les règles, les poils sous les bras, la scène complètement improbable des mecs qui hurlent à une butch de télé sur son vélo de "sourire" pour qu'elle puisse leur dire "time's up !"), et le fait d'aborder l'épidémie d'overdoses à cause des opioïdes, rien n'était différent d'une série hétéro banale sur The CW ou ABC. Donc un pilot pas désagréable, pas fantastique, je ne suis pas sûr que passé la nostalgie il y ait grand chose à se mettre sous la dent, même si une série queer, faite par des queers, est toujours la bienvenue, on les comptes sur les doigts d'une main et demi (?) pour la décennie qui vient de s'écouler, on verra.

Par contre j'ai adoré le pilot de Work in Progress, une dramédie Queer de Showtime aussi, créée et interprétée par Abby McEnany, sur une lesbienne de 45 ans dépressive qui décide de se suicider si rien ne change sous 180 jours/amandes... Et c'est brillant, j'ai de suite été ému par cette femme atypique qui se sent bloquée dans une vie qui ne lui convient pas. C'est hilarant et terriblement triste à la fois, j'ai éclaté de rire et eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises, dans la ligné de One Mississippi ou Fleabag. On y croise aussi le très mignon acteur trans Theo Germaine (déjà vu dans The Politician). Je l'ai regardé le même soir que le premier épisode de The L Word: GenQ, et je me suis dit que c'est à ça que ressemble un bon show LGBTQ en 2019, des personnages réalistes et bien interprétés, qui ne sont pas présentateur télé, ne voyagent en jet privé, n'habitent pas dans des villas avec piscine à plusieurs millions de $, sans superflu et filtre "Hollywood" quoi, c'est acerbe mais tendre à la fois, des situations qui sonnent justes et une histoire qui interpelle. Total coup de coeur, j'espère que la suite sera au même niveau. J'ai beaucoup aimé la saison 3 de The Marvelous Mrs. Maisel (Amazon Prime), plus que les précédentes, je trouve le tout (un peu) moins hystérique, ces changements de lieux et d'entourage sont salutaires, la diversité fait son entrée aussi et ça fonctionne, j'aime les nouveaux personnages de Mei Lin et Shy Baldwin & co, les anciens évoluent de façon interessante, et les plus insupportables ont un temps de jaquetage réduit. Il y a des plan-séquences chorégraphiés absolument sublimes, la musique ajoute beaucoup aussi, je trouve l'ensemble plus élevé, la réalisation plus libre et novatrice, même si j'ai un peu peur que la fin n'implique une sorte de retour en arrière. Avant je trouvais ce show sympa, bien produit, mais un peu vieillot et théâtre de Boulevard, je trouve ici qu'ils sont plus proche des comédies musicales des années 50, et c'est par moment assez grandiose.

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