J’ai pris un bus directe (160$AR/3€70 - 4h) de Tilcara au village d’Iruya, à 2780m d’altitude, dans les montagnes au Nord-Est de Humahuaca, à 8 heure du matin 9h25 vendredi 19, les paysages le long de la route piste, assez flippante par moment, qui bifurque de l’autoroute principale, sont sublimes.
En arrivant une femme me propose un logement, 300$AR/7€ pour un petit dortoir, il y 3 lit mais je paye pour la chambre entière, il y a beaucoup de constructions en court dans le village, on est clairement hors saison, les touristes que je vois semblent venir en groupe passer la journée.
Il pleuvait un peu quand j’ai quitté Tilcara, ce qui n’arrive que très rarement au printemps dans la région, et à Iruya le temps était gris et triste aussi, j’ai passé mon après-midi, à regarder les commodores planner au dessus de la vallée depuis le cimetière, et mon dîner avec 2 brésiliennes, psychologues de crise, déjà croisé à la cascade de la Garganta del Diablo, rejoins par une française, qui recherche un ami disparu dans la région depuis 2 mois.
Le lendemain matin on est parti en balade, dans la lit de la rivière, entouré de falaises abruptes et colorées, pour le petit village, encore plus isolé, de San Isidro, avec les 2 brésiliennes, malgré le ciel bas. En chemin on croise un tas d’une 30taine de couches usagés. A 20 minutes de l’arrivée elles ont dû faire demi-tour, devant prendre un bus en début d’après midi, et notre rythme étant bien plus lent que prévu (on s’est aussi gouré de chemin au début). Le soleil apparaît enfin quand je fais les dernières mètres, très en pentes, qui mènent au village. J’aurais mis 3 heures pour faire les 6km5 de trek, annoncé en 2 heures dans le Lonely Planet, avec un chien qui lui est resté avec moi tout du long, je me prends un Fanta et des empanadas dans un comedor, et lui en file un. Le village n’a pas grand intérêt, le cimetière est mignon au sommet, et les vues comme toujours, mais la marche vaut le coup, il paraît que c’est intéressant d’y voir la vie indigène, mais ce côté "zoo humain" me dérange toujours. En parlant du Lonely Planet, il semblerait que ce guide soit totalement inconnu en Amérique du Sud, quand j’en parle à des argentins ou des brésiliens ils ne connaissent pas du tout.
Sur le retour il y a eu de belles éclaircies, et j’ai pu faire des photos dans de meilleures conditions.
Iruya n’a pas grand intérêt non plus, les gens ne sont pas spécialement sympas, déjà un signe ils jettent des pierres sur les chiens, la bouffe est mauvaise (c’est la première fois que je trouve des empanadas dégeux), sauf dans le petit Comedor Poroto, qui a toujours l’air fermé, tenu par un vieux couple adorable, dans la première rue à droite, à gauche de l’église, les petites rues pavées en pentes du centre sont mignonnes d’ailleurs, les petits vieux te disent buenas quand tu les croises quand même, sinon tu sens qu’ils veulent bien de ton argent mais ça les fait chier, il n’y a pas beaucoup de sourires. Ça doit être un enfer en haute saison, mais les montagnes autour sont vraiment belles, même sous la brume, donc je conseille un séjour rapide dans le coin malgré tout.
Bon en fait ils ne sont pas spécialement désagréables, juste un peu indifférents, globalement pas super chaleureux, comme j’ai pu l’expérimenter jusqu’ici, je suis le genre de gars qui essaie de toujours être joviale, ici ça demande trop d’effort pour peu de récompense. Et surtout je me suis engueulé avec les voisins de mon hospejare (sorte de AirBnB) qui foutaient la musique à fond à 8 heures du matin un dimanche, je leur avais déjà demandé 2 jours avant si ils pouvaient baisser un peu le son sans résultat, alors que depuis que je suis en Argentine je trouvais le pays plutôt calme, les villes sont même mortes entre midi et 16h, loin des clichés bruyants que j’appréhendais. J’ai appelé pour qu’ils baissent ou au moins ferme leur fenêtre, et une gamine est sorti, a rigolé, et rien n’a changé, j’avoue que j’ai un peu pété les plombes, je ne sais pas si c’est la fatigue et/ou le manque d’oxygène en altitude, mais j’ai balancé de la merde de chien par leur fenêtre, et on s’est insultés comme des poissonnières, c’est la première fois que je deviens fou comme ça en voyage, le non-respect du calme commun me rend hystérique, et j’ai une haine viscérale de la musique populaire Latina, on dirait un mélange entre du bal musette et Patrick Sébastien, en larmoyant. Heureusement que le mari n’était pas là, il m’aurait cassé la gueule, ils ont le sang chaud ici. C’était incroyablement stupide, j’ai honte, j’ai fini au poste, c’est une expérience intéressante que je ne compte pas revivre, les flics ont été très sympas par contre, et je m’en suis sorti avec le relevé de mon identité seulement, enfin je crois, j’ai changé de hospejare pour la nuit. (Une chambre plus grande avec une vue et une salle de bain privée pour 350$AR/8€, sinon elle proposait 150 pour un lit en dortoir ou un placard sans salle de bain pour 200, où la femme qui devait faire mon linge l’a oublié mouillé dans la machine, du coup je me suis retrouvé en short, avec mon pantalon de pyjama en dessous, par 10° ce soir là). En y réfléchissant je n’ai pas eu une seule érection depuis que je suis là, c’est un signe, et forcément, en allant acheté mon billet de bus pour Humahuaca (120$AR - 3h), je me suis viandé dans un chemin, en mettant mon pied dans un trou, en me retournant croyant que la femme de mon guest m’appelait, j’ai les genoux et une jambe tout éraflés, non mais je fais des trek de plusieurs heures, en traversant des cours d’eau sur des rochers, et il faut que ça arrive à 3 mètres de ma guest house, cet endroit veut ma mort, il est temps que je parte d’ici.
Ce qui me fait peur est que j’ai discuté ici avec 2 françaises ayant voyagé dans le monde entier aussi, notamment dans les montagnes du Nord Vietnam, où les habitants peuvent être un peu rustres, elles venaient de fuir la Bolivie parce que les gens étaient super désagréables, si plus je monte ça devient comme ça, ça va être un problème. Et c’est ce que j’ai cru comprendre de l’ambiance au Pérou. En comparaison directe, je préfère largement les villages de montagne en Inde, Népal, ou Vietnam.
J’ai vraiment besoin de me reposer, je n’arrête pas, même quand j’essaie de faire la grasse matinée je me réveille à 7h, j’ai les nerfs à fleur de peau, je rêves déjà de quand je vais rentrer, rattraper mes séries dans mon lit, au chaud, loin du bruit et de l’animation, je pense que le Salar de Uyuni et la Patagonie seront plus calmes. C’était juste une deux mauvaises journées.
Sinon, pour continuer avec mes déboires d’internet, ici ni Claro ni Personal ne marchent, il semblerait que l’antenne qui trône au dessus du village ne fonctionne que pour Movistar, la 3éme compagnie du pays, je lâche l’affaire. J’arrive à tenir une conversation en espagnol, j’ai remplacé le Coca par du Fanta ou du Sprite la majorité du temps, et j’abuse sûrement des modifications sur certaines photos, mais c’est comme ça que j’ai vue ces paysages avec mes yeux.
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