lundi, juillet 26, 2021

La Veneno.

  J'ai eu connaissance de la mini-série espagnole Veneno quand elle a fait un petit buzz il y a quelques mois, au moment de sa diffusion aux USA par HBO Max fin 2020 (elle est sur BrutX en France), j'ai pensé que c'était une sorte de série documentaire, et je n'avais pas eu envie de la regarder. Puis il y a eu un runway spécial "La Veneno" dans le Drag Race España qui a titillé ma curiosité pour le personnage. Et dans un podcast, que j'ai écouté la semaine dernière, la brillante Anohni en faisait l'éloge aussi, ça m'a décidé. J'ai donc regardé le premier épisode, et ça a été le coup de foudre instantané, c'est vibrant et cru, violent et sans tabou, notamment sur la télé poubelle des années 90 et surtout le milieu de la prostitution trans, il n'y a pas de romantisation, en comparaison aller "faire les docks" dans Pose ressemble à bosser chez Sephora. Les 2 premiers épisodes m'ont complètement conquis, c'est plus chaotique sur la suite, il y a des scènes absolument bouleversantes, mais aussi des longueurs et des passages un peu parasitant ou moins parlants (étonnamment sa période de transition épisode 3 et 4, problème de casting ?), elle aurait gagné à faire 5 heures plutôt que 8. Daniela Santiago, l'actrice qui interprète le rôle titre jeune, est captivante de réalisme, c'est surement pour ça que j'ai pensé à un documentaire en voyant passer les promos. Isabel Torres tient le rôle 10 ans plus tard, et est absolument bouleversante de sincérité. Il y aussi Paca La Piraña qui est fantastique, elle s’interprète elle-même dans cette fiction sur la vie de sa meilleure amie décédée fin 2016. L'ensemble du cast (majoritairement trans et débutant) est impressionnant en fait, j'ai juste été moins convaincu par certains passages avec Lola Rodríguez, l'autre rôle central, c'est peut-être son intérêt dans l'histoire qui n'est pas toujours flagrant, elle prend trop de place et n'est plus qu'un "contre exemple" fade au bout d'un moment, trop plein d'innocence naïve, surtout sur la longueur, ça fait que l'équilibre n'est pas toujours bon, et ses scènes sans Cristina ou Paca font un peu téléfilm basique sans aspérité. Mais c'est une oeuvre extrêmement touchante, et fun aussi, cette destiné entre lumière artificielle et tragédie, la mise en scène est globalement inspirée et originale, les flashbacks sur l'enfance/adolescence de Cristina dans son village sont crèves coeur, la confrontation entre fantasme et réalité brutale, dans son ensemble c'est une vraie réussite.


J'ai décidé de changer mon TOP TV 2020-21 du coup, il n'est pas trop vieux pour ça, et mes nouveautés Part 1 aussi.

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