mercredi, février 01, 2006

Walk away ou Traité de libre-échange avec l'Asie.

 Je crois que je commence à comprendre pourquoi je n'avance pas, j'ai fait des choix dans ma vie qui m'ont conduit à ce que je suis aujourd'hui, quand j'ai dû choisir un mode de vie j'ai décidé de prendre la voie parallèle, celle des marginaux. Je me voyais parcourir le monde, bosser en France quelques mois par an pour payer mes voyages, vivre pour mon plaisir, ne pas rentrer dans un système de vie qui te conduit à regretter, à la frustration de vouloir plus, toujours, plus de concessions, la quête d'un bonheur carton-pâte estampillé conforme, mettre le travail au centre de sa vie pour payer sa propre tombe. Lors de mon premier voyage "seul" (lire sans mes parents) en inde à 19 ans beaucoup de gens d'une 40taine d'années bien installés me regardaient avec envie, me disant qu'ils en avaient toujours rêvé "mais tu sais la vie..." J'étais bien dans ce monde sans attache, je bossais pour partir, prenais un billet d'avion sur un coup de tête, organisais le tout en deux semaines, je me sentais libre, maître de mon destin. Et puis mes parents m'ont acheté un appart et la peur de l'avenir m'est tombée dessus. Au lieu d'être vécu comme la chance que c'était je l'ai pris sur mes épaules comme le poids d'une réussite que je n'aurai jamais, j'ai voulu avoir la vie qui allait avec. Pendant que mes amis continuaient à avancer vers de bonnes situations je me suis mis à stagner, à envier leur constance, leur capacité à trimer pour un futur, à avoir des "étiquettes" qui ne te font pas honte quand on te demande ce que tu fais dans la vie. Paris m'a mangé, m'a enfermé dans l'envie d'un modèle que j'avais pourtant refusé, la culpabilité d'avoir raté quelque chose dans lequel je ne m'étais même pas engagé est devenue trop forte, je me suis senti minable, mon entourage s'est embourgeoisé et j'ai commencé à devenir un perdant, un sans diplôme, un sans retraite, un sans avenir, alors que j'avais refusé ce modèle à la base. Je suis devenu un larbin du système sans les contreparties que je m'étais promises, je suis devenu aigri, je ne serai pas riche et beau alors que cela n'avait jamais été mon but. La pression de cette ville est grande, elle te vend des rêves qui ne sont pas les tiens, je me suis laissé enivrer par les mondanités et la culture branchée qui n'étaient que des jeux pour moi, j'ai envie de redevenir plus zen par rapport à tout ça, re-accepter d'avoir fait des choix différents, en être fier ou tout du moins content, revenir à mes envies à moi, retrouver le courage de les assumer. Je n'ai jamais voulu être un bourgeois, je voulais être un dilettante, quelqu’un qui se fond dans n'importe quel milieu, qui remplit son bagage de souvenirs pour un jour pouvoir se retourner et se dire wahou j'ai fait tout ça. Je ne me sens jamais autant vivant que quand je suis loin, il est temps que j'en reprenne le chemin.


{Finalement vous avez droit à un [N°III] vite fait, voilà.}

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