samedi, avril 30, 2005

We're all stars now in the dope show (or sometimes i wish).

 Je suis dans le métro, des guitares saturées dans les oreilles, je me suis fait beau, je suis bien lisse, bien comme il faut, et j'ai une terrible envie de faire des doigts à tout le monde, cracher sur les vieux, me décrotter le nez en regardant froidement ce pauvre type qui me fixe, de prendre la barre centrale du wagon entre mes cuisses et faire comme dans un peep-show vulgaire et gras, être obscène devant ce petit univers bien rangé, de crier que le monde brûle dehors, qu'il faut se réveiller et commencer à former la résistance ; au lieu de cela je descends gentiment à la station école militaire, Brad me signale qu'il s'est épilé les fesses pour moi et me demande si je veux toucher, il m'a dit l'autre jour qu'il avait envie d'essayer la passivité avec moi, j'aime jouer avec ses pectoraux, faire comme si c'étaient des seins de bonne femme, le toucher dans le lit, passer ma main dans son caleçon en regardant la télé, on dort dans les bras l'un de l'autre, par intermittence, toute la journée, je suis bien dans ses bras, ça me calme. (...)

Life tastes good, sur un panneau rouge et blanc, c'est une pub coca-cola au milieu d'un paysage de misère, la salle est la même que pour Mysterious Skin, la baffe dans la gueule différente, celle-ci touche mon ego d'européen, cette impression que l'Europe veut faire mieux que les USA, qu'elle a vocation à aider, l'arrogance de croire que je suis informé et concerné, que je sais, tout s'écroule devant mes yeux, je le savais, mais le choix d'une hypothétique nouvelle paire de chaussures a détourné mon attention, ce monde va mal ; plan sur un prêtre au fond de la Tanzanie : "- vous dites aux pêcheurs (de poissons du lac Victoria) de mettre des préservatifs ? - Non ... le préservatif est un péché ...", putain de religion de merde, voir directement ce qu'impliquent les paroles d'un connard ethnocentrique en robe blanche, un connard blanc et européen ; on a l'habitude de voir des reportages comme ceux de Michael Moore qui montrent la puanteur de la société américaine, des films sur nos atrocités qui semblent jaunies par les années, passées, dans l'histoire, mais non, rien n'a changé, je sème la désolation rien qu'en allumant la lumière de mon appartement, je cautionne ces actions en débattant sur les fesses de J-Lo, en croyant en une liberté qui n'est finalement que mercantile ; une femme noire pose des carcasses de poissons sur des montants en bois, elle sourit, elle dit être heureuse car elle a un travail et peut manger ; je me sens sale, j'ai envie de crier, de me réveiller de ce cauchemar, de sortir de la salle, pour moi ça pourrait être aussi simple que cela, pour eux c'est une vie, une vie comme ça à cause de moi, j'ai laissé s'installer cette société qui ne fait que ruiner et salir pour mieux prétendre aider, après, jamais prévenir, se donner bonne conscience en guérissant, même pas, juste poser un pansement sur une plaie béante, et encore. En sortant je suis sonné, littéralement, j'ai des montées de colère, envers moi et mon univers que je croyais différents, non je savais, j'ai toujours su, mais j'ai préféré m'acheter un iPod, et couper l'eau quand je me brosse les dents. On arrive au Resto Beaubourg, je commande un pavé de boeuf et un coca, je ne sais pas pourquoi, sans doute une pub subliminale, je me sens con en le buvant, je me sens vide comme après l'annonce que tout ce en quoi on veut croire n'est que du vent, je me dis que je n'ai pas envie de voter oui à une Europe comme ça (même si je le ferai), quelque part les Etats-unis ont au moins "l'honnêteté" de faire ça ouvertement, il ne nous reste que l'hypocrisie des bien pensants ; j'ai vu [Le Cauchemar de Darwin] de Hubert Sauper, et on est pas près de se réveiller de celui-là.


{ Y'a du Marylin Manson - The Dope Show (pour jouer la pute) < Ben Harper - Excuse Me Mr. (pour les questions légitimes) < Noir Désir - La-bas (pour pleurer) < PJ Harvey - Kamikaze (pour tout faire sauter) dans ma radio. }

mardi, avril 26, 2005

Dusty, you are such a drama queen ; underneath my Mysterious Skin ou les presques Parapluies de Cabourg.

 Au Mk2 Beaubourg avec Bradshaw je vais voir [Mysterious Skin de Gregg Araki] qui vient d'un coup de passer dans la cour des très grands, un film troublant, extrêmement maîtrisé et juste, bien loin devant [LIE (Long Island Expressway) de Michael Cuesta] qui prétendait traiter du même sujet dans sa promo alors qu'il s'agissait plutôt d'un-autre-film-sur-les-dérives-de-la-jeunesse-américaine que j'avais trouvé décevant, bien loin de la force d'un Larry Clark ou d'un Gus Van Sant. On y croise Bass.line et sa copine, dans le hall, elle vient de se faire un piercing dans la langue et semble avoir beaucoup de mal à se souvenir pourquoi c'était une bonne idée à la base, elles vont voir le même film, la salle est trop petite, on ne se retrouve pas à la sortie, je suis trop troublé pour discuter de toute façon, on s'assoie sur le parvis de Beaubourg pour fumer une clope, j'ai encore les yeux mouillés, j'ai envie de pleurer mais je me retiens, putain de saloperie de beau film. Vendredi soir, on est déjà en retard d'environ 2h sur le programme quand la voiture quitte enfin le périphérique pour prendre l'autoroute A13, 2 heures et demi de route en pensant à Lost Highway comme à chaque fois qu'on roule de nuit, je me suis acheté un paquet de marlboro medium pour le week end ce qui ne m'empêchera pas d'en taxer une dizaine aux amis de ma voisine Emilie ; l'appartement à la délicieuse décoration 70's donne directement sur la plage et à une vue incroyable ; j'aime les grandes plages normandes, elles me rappellent celle où l'on se rendait à vélo qui se situait prés de la maison de mon arrière grand mère, à Montmartin, la pêche aux coques et les excursions familiales en bateau jusqu'aux îles Guernesey ; Proust à beaucoup écrit ici me dit on, j'en comprends la raison, c'est simplement sublime et les changements de lumière intiment des envies de création. Certaines maisons non loin du rivage avec leurs herbes folles se donnent des airs de tableaux inspiration Hopper ; on boit, on rit, on discute poésie et twirling bâton (huhuhuh), souvent en écoutant The Raise and Fall of Ziggy Stardust de Bowie ou l'intégral PJ Harvey sur le mini post radio/cd du salon, de grandes ballades sur le sable humide, on chasse les coquillages, je regarde le ciel allongé sur le dos, le soleil jaunit les herbes des dunes.

Dans la pénombre, la maison semble parfaite pour le tournage d'un film d'horreur pour ado, tout est là, une petite colline à la pelouse vert anglais, avec de loin en loin de petits arbres morts, lui servant de fondation, un hiboux en décomposition sur le perron, des carreaux cassés, de la vigne vierge envahissante, une architecture imposante, de net signes d'abandons et un volet mal mit qui nous permet d'entrer ; on monte au premier étage et tout semble figé dans le temps, quelques livres sur une étagère, un jeu comme abandonné en court de partie, un vieux tourne disque et quelques assiettes rouges et oranges exposées au bord d'un frigidaire rouillé, le tout recouvert d'une épaisse couche de poussière, ça commence bien, on commence à avoir les foies, on pousse la première porte, une petite chambre avec 3 lits et une grosse tache sombre sur le sol - c'est du sang ? on aura beaucoup plus de mal à monter à l'étage mais on y arrive finalement, une grande salle avec un tas de matelas dans un coin et une sale d'eau commune envahie pas la vigne vierge rosée de l'extérieure, cette maison est probablement un centre de vacances abandonné ; c'est plutôt rare de pouvoir encore se faire des frayeurs dans une vrai maison "hantée", le lendemain séance photo à la lumière du jour, la magie est partie mais pas l'envie de se renseigner sur un possible achat groupé.

- Quand j'étais petite, pendant 6 mois environs, j'ai eue une moustache. Ce que Emilie-ma-voisine me sort dans la pénombre du lit, je vous laisse méditer. On aura aussi eu droit à un - Mais tu vois bien que c'est pas naturel les petits trous dans les coquillages, je me demande avec quoi les font les pêcheurs, mais si pour pêcher le crabe ... Un très bon week end où l'air ne sentait étrangement pas la mer mais juste le frais, où la bière a coulé à flot, des textos bizarres de goût de vacances pomme-choco, un gros débat sur la foi et la religion, plutôt Gainsbourg que Gainsbar ?, un anniversaire, un confessions intimes à 3h du matin complètement hilarant, de bonnes grosses bouffes ; et le bruit de la mer, toujours en fond, rassurant.



{ Dans la radio/le iPod : Dusty Springfield - You Don't Have To Say You Love Me < David Bowie - Ziggy Stardust < The Clash - The Guns of Brixton < PJ Harvey - The Desperate Kingdom Of Love. }

lundi, avril 18, 2005

Réveille la pétasse qui dort en toi.

 Le soir, j'écoute la sélection Move ya ass de mon iPod en l'attendant ; du Destiny's Child, du Curtis Mayfield, du Aretha Franklin, du Cypress Hill en espagnol, du Kelis, du The Hives, du George Michael, du Snoop Dogg featuring Pharrell ou Justin Timberlake, bref, il arrive, on commence direct sur du rhum Père Labat 59°/multi-fruits Tropicana dans des verres grande taille à soft que j'ai volés à l'Open café il y a au moins 5 ans, on bouge nos booties, on fait des photos débiles ; sur les coups de 2 heures du matin totalement bourrés on part en mission impossible : trouver un taxi un samedi soir en plein centre de Paris, j'ai des pass pour la soirée Open House de l'Elysée Montmartre (où les organisateurs te disent bonsoir à l'entrée et même bonne soirée avec un sourire, ce qui n'est pas rien), je laisse un message à Freaky, il me répond rapidement : "Merci les mecs mais je me lève à 6h demain ! bonne défonce !", merci on y veillera, on finit par trouver en tchatchant avec deux donzelles dont une le partagera avec nous, il faut unir ses forces dans les cas de crise. Devant l'entrée Brad repère le chanteur de Kyo et commence à le hurler, il est bourré c'est pas grave je dis aux gens autour de nous qui nous regardent en coin, je déteste ce gars continue-t-il à psalmodier alors qu'on passe devant tout le monde, 5 minutes de queue, on est dedans, la musique est bonne, électro/percu ou un truc du genre, je scrute la salle histoire de trouver des têtes que je connais mais ne vois personne, j'envoie un texto à mon pote du groupe de models/photographes qui vient souvent : - "i'm at the open house, where are you ?" - "At home in bed, leaving 4 new york in a couple of hours ! Have fun ! Xs". Brad ne se sent pas super bien, trop de monde, trop d'alcool, trop sa main dans mon calçon, on saute dans un taxi direction son appart derrière les invalides, il n'a plus rien à boire, on a tout bien fini hier, je me rabats sur le jus mandarine/framboise ; Christina, Brandy, les All Saints, Britney, Mariah, au secours, on flirt devant le lit puis dessus, il me dit non pas sans capote, j'ai à peine le temps de lui demander si il veut en prendre une pour aller plus loin qu'il est à quatre pattes cul-nu dans la salle de bains farfouillant dans un placard et me tend la boite avec un sourire d'enfant tiens, j'en déroule une, je mets du gel, il se retourne, et l'interphone sonne, sa copine E. débarque juste au mauvais moment, damned, on se pose devant Mtv/Mcm/Vh1/etc, je fume beaucoup de clopes, on discute tranquillement, on se fout de la gueule de Usher-tête-de-gland et Nadia-bouche-de-putasse, je vois pour la première fois un clip de Damien Rice, on prend du xanax, je suis bien ; 8h, le métro, pas de musique à écouter, je m'endors à moitié, je monte les escaliers en serrant les fesses pour avoir l'impression de faire du sport, je me branle et jouis dans ma main, ça fait du bien de se sentir vivant.

samedi, avril 16, 2005

Moi aussi j'écoute de la merde ne t'en fais pas, ou accident(s).

 Soirée à deux dans le nouvel appart de Bradshaw, on boit du veuve clicquot, on fume, on parle beaucoup, on boit beaucoup de gloss, on se (je me) moque de la grosse mariah carey qui passe 36 fois sur les chaines musicales de noos que comme par hasard brad ne fait que zapper et que comme par hasard (encore) on tombe toujours sur son dernier clip (Wentworth Miller forever) ; on joue à pretty woman dans son placard (merci pour le pull Sonia Rykiel) ; il me fait un masque clinique mentholé qui me brûle la peau, un masque à l'argile verte, un scrub purifiant shiseido, un massage des pieds, deux pipes ; je découvre le magazine public - tiens, paris hilton est pas mal en brune - tu rigoles, c'est qu'une vieille suceuse de glands fatiguée - ouais, comme toi - non, moi je ne suis pas fatigué ; on boit la bouteille de vin rouge, on salue les voisins qui regardent le live show car comme deux bonnes tapioles on est incapable d'installer les rideaux - pas grave, comme ça ils découvrent ce qui les attend ; 6h30, j'oublie ma montre, je reste dix minutes dans le hall à chercher la lumière, je suis bourré
- à ce soir.

So. Happy in Paris ?


jeudi, avril 14, 2005

I wanna be your dog.

 Rien de bien palpitant dans ma vie en ce moment, je fume, je baise, je n'ai pas vu grand monde ; j'écris aussi, ça fait assez bizarre, mais j'aime ça, écrire pour moi ; juste pour te dire que je suis prèt à être ton chien.


{ Dans ma radio : Iggy Pop & The Stooges - I Wanna Be Your Dog < Vincent Gallo - So Sad < Dusty Springfield - The Look Of Love < Björk - Amphibian (Being John Malkovich film mix) < Serge Gainsbourg - Ah ! Melody < Peggy Lee - Is That All There Is ? < Ike & Tina Turner - Proud Mary < Rufus Wainwright - Across the Universe (The Beatles). }

mercredi, avril 06, 2005

That's the way it is, that's the way love goes, i know it, that's the way.

      C'est un peu mon couple fétiche de la semaine, j'en ai un de temps en temps, un de ces couples hétéros qui te font regretter, dans les 25 ans, charmants tous les deux, ensemble et séparément, lui châtain aux yeux bleus, elle pleine de caractère, coupe brune aux épaules et un diamant sous le nez, comme une mouche arty d'aujourd'hui ; canadiens anglophones en plein voyage in the romantic Paris, dîner au premier étage de la tour Eiffel, Bateau Mouche, Moulin Rouge ; attachants, dès que je les ai vus, je n'ai pas eu à me forcer, des gens comme ça, des gens que les circonstances ne laisseront pas devenir des amis, mais tu en sens l'envie, partagée, le plissement dans le coin de l’œil ; j'aime les voir se planter ensemble devant ma réception avec un grand sourire et s'excuser de me déranger.

    Ce soir, en rentrant, ils se renseignent, un minibus pour l'aéroport, elle me dit connaître l'heure de l'avion mais il dit qu'il reviendra plus tard réserver, une heure après il est devant moi, nerveux, on parle de la navette, il veut régler la chambre dans son intégralité, tourne autour du pot, semble hésiter à me poser une question, je le regarde interrogateur, il a un sourire timide en coin et finit par me demander comment dire would you marry me en français ; et là j'ai fondu comme on fond devant une comédie légère et sucrée, je l'ai vu se mettre à genoux devant elle, une petite boite à la main, et lui faire sa proposition dans un français approximatif, j'ai vu son regard à elle, surpris, son sourire, j'ai vu leur vie, ses haussements de sourcils quand elle sera fatiguée, ses regards à lui sur elle, admiratifs, souvent à la dérobée pour qu'elle ait toujours cette impression de liberté, son envie de bien faire, de l'étonner, elle aime déboucher le vin et lui faire semblant d'être déboussolé, pour la laisser faire pleine de fierté ; leur premier enfant à qui ils raconteront comment ils se sont fiancés, dans cette petite chambre d'hôtel avec vue sur une rue dont ils auront oublié le nom, dans une capitale lointaine illuminée ; c'est peut-être ça qui me manquera le plus dans le fait d'être un garçon sensible, les instantanés sépia, ne pas pouvoir jouer ces grandes scènes de la vie, ces clichés cinématographiques tout de suite ringards entre pédés, ne serait-ce que de se distribuer les rôles, j'ai du mal à imaginer, j'ai toujours préféré les filles de toute façon, alors comment cela pourrait-il jamais vraiment marcher, avec un garçon ; je laisse ces images m'emporter et les imagine tous les deux, nus, lovés, et me dit que ça au moins je peux et continuerai d'y goûter.
    De leur voyage ils garderont tout ça, le goût du vin, le froid soleil du mois d'avril, le ticket d'entrée au musée d'Orsay, l'émotion devant ce tableau de Monet fleuri dont ils aiment à se rappeler la douceur, des photos cornées du quartier latin, des anecdotes de taxis râleurs sur les boulevards, cette boule à neige ridicule avec Notre Dame, achetée dans une échoppe de Montmartre pour sa mère à lui mais qu'ils ont fini par garder et qui empêche les livres de tomber dans le couloir étriqué de leur appartement neuf de Calgary, des impressions, un vague sentiment d'avoir rêvé ; j'aime à penser que quelque part, dans 30 ans ou plus, je ferai toujours partie de leur histoire, un souvenir, le réceptionniste français au drôle d'accent métissé, habillé en noir, l'ayant aidé à trouver ses mots ; on est liés, qu'on le veuille ou non, dans des centaines de scénarii de vie, et c'est peut-être ça, finalement, le sens premier, glaner des petits bouts d'éternité, tout bêtes et tout simples, qui nous permettent de continuer, oui, participer au cadrage, il suffit juste d'en avoir l'envie ; c'est un peu mon couple fétiche de la semaine, j'en ai un de temps en temps, un de ces couples hétéros qui te font regretter.

lundi, avril 04, 2005

Freaky: 4 ; NeimaD: 2 ; Le Pape: 0.

 Bières, dans un bar à pédés de la rue Saint Martin, en terrasse, pas beaucoup de jolis, comme dirait Captainhook, la musique est forte et le serveur bodybuildé, la Folk passe par là, puis Jean-Claude Dreyfus avec sa clique de petits mignons, moi j'ignore les stars de toute façon - tiens moi aussi, ce soir je lirai le journal de [coco] comme tu me l'as conseillé, un après-midi sur les bords de la Seine avec ma voisine, on parle de son italien, les cloches de Notre Dame résonnent, il fait chaud, c'est doux le silence de fin d'après-midi sur Paris, je regarde les vaguelettes laissées par les péniches, et elle boit mes conseils, j'ai toujours été bon pour aider les autres, beaucoup moins pour moi, un garçon arrive à mon appartement sur les coups de 23h, il est blond aux yeux bleus, on parle des heures, beaucoup de vent je trouve mais il semble apprécier, il pourrait être mormon, j'ai envie de m'amuser, pas avec lui spécifiquement, mais il est là et je suis assez excité de déflorer un américain, pas que ce soit nouveau mais j'aime l'idée, il a quelque chose de bizarre dans le regard, et une dévotion agaçante, il me dit que je suis beau, je fronce mon nez, qu'il est désolé d'être aussi mauvais au lit, je lui dis que ce n'est rien, il veut rester ici cette nuit, il suce mal, j'ai envie qu'il parte, d'être seul, je me tourne vers le mur et me force à dormir, il avait 20 ans et venait du Mississippi, je marche, il fait beau, je regarde d'un oeil guilleret la journée de Mrs Dalloway s'étaler sur le papier blanc et légèrement parfumé, l'odeur d'un livre neuf, j'aime sentir les objets, le soleil dans les branches, je roule un peu sur le coté, Billie Holiday, ma main dans l'herbe, je passe un doigt sur mon front comme il le faisait, pas lui, un autre, par moments j'oublie le monde autour, quand je fixe le ciel bleu et les arbres en bourgeons qui s'y dessinent, j'ai l'impression que quelqu'un prend une photo de moi, je souris, moi aussi j'aimais recevoir quand j'habitais de grands espaces, donner des soirées, le bonheur de bien faire les choses, je n'arrive toujours pas à comprendre la foi même si cela doit être reposant, de se sentir aimé tout le temps, de se sentir appartenir à tout ça, j'espère que le nouveau pape sera noir.


vendredi, avril 01, 2005

# 1

 Deux nuits dans le brouillard à l'hôtel, mercredi je dors toute la journée pour récupérer et le soir l'en-cas repasse me voir, ce qui me fatigue donc je me recouche rapidement, je passe l'après-midi avec [Bradshaw], j'ai encore fumé un bedo deux-trois heures après mon réveil et enchaîné toute la journée, j'arrive assez tard à la soirée dans le loft bellevillois, deux-trois t'as bonne mine dis-moi / oui je suis foncdé plus tard je refais un peu le iPod/dj, c'est marrant mais je suis assez fier quand les gens viennent me voir pour me dire que je passe de la bonne musique, je bois beaucoup de vin rouge, je n'ai trouvé que ça, je délire avec les mêmes gens que la précédente fois et réalise que l'on peut être pote avec des mecs sans vouloir spécialement les sauter et surtout sans rapport de séduction (ils sont hétéros ça aide aussi), disons que je re-réalise, je dois faire ma crise des 26 ans (the quarter life crisis), dans le taxi du retour je m'engueule avec la fille au iPod, elle me sort un ça va tu peux laisser 5 euros, de toute façon c'est le prix minimum pour un taxi, j'en ai marre d'avoir des potes radins, mais oui bien sûr, on est trois dans le taxi, y'en a pour 5 euros jusqu'à chez moi et maxi 10 jusqu'à la fin de la course donc en gros tu veux que je te paye ton taxi quoi, c'est le genre de fille à te traiter de radin si tu lui offres pas un verre mais qui n'en offre jamais à personne, je m'en bats les couilles des 5 euros, c'est pour le principe, oui je suis un homme de principe, bref, elle m'a saoulé, c'est pas plus mal elle me manquera moins pendant son séjour en amérique du sud, je prends un paracétamol avant de dormir histoire de replacer mes neurones, je ne suis définitivement pas fait pour avoir des amis, je m'ennuie la plupart du temps avec les gens, je suis obligé de me forcer à faire semblant, mais une fois lancé je m'amuse assez finalement, vive les relations superficielles, je vais chercher un boulot de jour, mais pour le moment je rêvasse en écoutant Dusty Springfield, I just don't know what (the fuck) to do with myself.

Dans ma boite aux lettres hier il y avait : un chèque de ma grand-mère pour noël (on est pas très à cheval sur les dates dans la famille) ; des factures (ggrrr) ; un recommandé du syndic et un avis de colis, merci à Bruno C. de Versailles (u made my day) pour les livres Mrs Dalloway de Virginia Woolf et Les heures de Michael Cunningham, vive la [wishlist].


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