mardi, février 28, 2006

I'm on fire ou Fist-fucking.

 Hier, j'ai mis le feu à mon appartement. Je voulais juste brûler des photos mais les choses ont dégénéré. J'étais assis sur mon lit, une cigarette à la main et j'ai commencé à faire des trous, je voulais brûler ma vie d'avant, avant quoi je ne sais pas, celle que j'avais jusque là, juste faire le vide, j'avais cette boule dans l'estomac, cette boule chaude et bouillonnante, une sorte de rage plaisante. J'étais serein et j'ai pris un des albums placés sur une étagère au-dessus de ma porte d'entrée. Je l'ai ouvert à la première page, j'en ai sorti les photos une par une. Je les ai brûlées, avec ma cigarette, curieux, je devais les brûler. C'était impératif. J'ai senti que je n'avais pas le choix. J'ai regardé ma vie partir en fumée et j'ai trouvé cela réjouissant. Après la petite enfance j'ai décidé qu'il me fallait un feu plus grand. J'ai jeté quelques bouquins dans la poubelle en fer de salle de bain après l'avoir vidée de ses produits d'entretiens, j'ai pris la vodka dans le congèl' et en ai versé sur le tout. Ca a mis du temps à prendre mais la fumée a commencé à envahir la pièce. J'ai ouvert mon armoire et en ai sorti une pile de t-shirt, la poubelle devenant trop petite je les ai placées à même le sol. Les flammes ont commencé à lécher la porte du frigo qui s'est mise à brunir et cloquer de façon ridicule. Le plus beau à regarder a été le lit, de grandes flammes bien fournies ont attaqué l'édredon en coton laissant des traînées noirâtres sur le mur blanc. J'aurais sûrement dû sortir à ce moment là mais j'étais heureux. En voulant ouvrir la fenêtre pour laisser entrer l'air j'ai arraché les rideaux et me suis mis à jouer au torero, je crois que j'ai réalisé ce qu'il se passait quand mon bras a pris feu. J'ai toujours pensé, à raison, que c'était une mauvaise idée d'acheter des chemises 55% coton et 45% polyester. Je me suis allumé comme une torche, et le tissu à commencé à fusionner avec ma peau, l'odeur était terrible, je me souviens surtout de cela, l'odeur, l'odeur de mes cheveux, de ma main que j'agitais dans les airs. Il n'a pas fallu longtemps pour que mes yeux éclatent et tout est devenu noir. Je n'entendais plus que le bruit diffus, par mes oreilles inexistantes, du plancher qui gémissait. Ma plus grosse angoisse a toujours été de tout perdre dans un incendie, je suis tranquille maintenant.


mardi, février 21, 2006

'Zonzon Whatever Pasolini Achievement Award'

 Merci à tous, c'est vraiment un honneur de recevoir ce prix, je n'avais pas été aussi fier depuis mon lien sur Têtu.com, et le jour où j'ai sucé Guillaume Canet. Je voudrais tout d'abord remercier Sskizo pour être une grande correctrice orthographique ; mon homosexualité pour avoir fait de moi une drama queen dépressive parisienne© ; Angela du Loft 2 et Philippe Candeloro pour m'avoir montré la grandeur et la beauté de la langue française ; Pasolini pour Salo ou les 120 journées de Sodome ; mes parents à qui je dois mon exhibitionnisme et mes fossettes ; et bien entendu mes fans. Tous ces gens sans qui tout cela n'aurait été possible, maintenant je peux mourir.



(bon ok j'ai couché)

mardi, février 14, 2006

Bliss.

 Je me retourne, il est là, derrière la baie vitrée, putain ce qu'il est beau, j'avais oublié, j'oublie à chaque fois, il a son petit air mutin, je lui donne mes clefs, il dors chez moi cette nuit, comme souvent quand il revient sur Paris, pendant la nuit je me branle dans les toilettes, je n'ai pas envie d'être contrôlé par mes hormones, j'ai l'impression de le violer quand on couche ensemble ces derniers temps, alors j'ai envie d'éviter, je me sens toujours un peu mal après, on ne sort plus ensemble, ça je l'ai accepté, il faut juste que je le mette en pratique. Quand j'arrive sur les coups de 7h et demi il dors, je vois son calçon sur la chaise près de l'ordinateur, en me couchant je vois qu'il est nu, je prends ça pour une invitation, je retire mon boxer et me colle à lui, sa peau douce, son corps chaud, il bouge et se positionne pour avoir mon sex entre les fesses, je suis bien, en érection, je n'ai plus envie de bouger, il fait quelques va et vient avec ses hanches, pose sa main sur ma cuisse, j'entre en lui, lentement, en silence, comme si je couchais avec un copain de fac hétéro, comme si c'était un secret, c'est assez excitant, j'aurai aimé que cela dure toute la journée, mais l'envie de jouir devient trop forte. On se colle l'un à l'autre, encore, dans tout les positions, il me sert dans ses bras, comme quand on était ensemble, avec la même tendresse, la même force. Avant de partir il me demande si je vois quelqu'un en ce moment, je réponds non, je ne demande pas pourquoi il me demande ça, je lui dis au revoir, à bientôt, c'est la Saint Valentin aujourd'hui.

{Sinon je rappele juste que je suis [] en ce moment, mon Daily Blog en quelque sorte.}


mercredi, février 01, 2006

Walk away ou Traité de libre-échange avec l'Asie.

 Je crois que je commence à comprendre pourquoi je n'avance pas, j'ai fait des choix dans ma vie qui m'ont conduit à ce que je suis aujourd'hui, quand j'ai dû choisir un mode de vie j'ai décidé de prendre la voie parallèle, celle des marginaux. Je me voyais parcourir le monde, bosser en France quelques mois par an pour payer mes voyages, vivre pour mon plaisir, ne pas rentrer dans un système de vie qui te conduit à regretter, à la frustration de vouloir plus, toujours, plus de concessions, la quête d'un bonheur carton-pâte estampillé conforme, mettre le travail au centre de sa vie pour payer sa propre tombe. Lors de mon premier voyage "seul" (lire sans mes parents) en inde à 19 ans beaucoup de gens d'une 40taine d'années bien installés me regardaient avec envie, me disant qu'ils en avaient toujours rêvé "mais tu sais la vie..." J'étais bien dans ce monde sans attache, je bossais pour partir, prenais un billet d'avion sur un coup de tête, organisais le tout en deux semaines, je me sentais libre, maître de mon destin. Et puis mes parents m'ont acheté un appart et la peur de l'avenir m'est tombée dessus. Au lieu d'être vécu comme la chance que c'était je l'ai pris sur mes épaules comme le poids d'une réussite que je n'aurai jamais, j'ai voulu avoir la vie qui allait avec. Pendant que mes amis continuaient à avancer vers de bonnes situations je me suis mis à stagner, à envier leur constance, leur capacité à trimer pour un futur, à avoir des "étiquettes" qui ne te font pas honte quand on te demande ce que tu fais dans la vie. Paris m'a mangé, m'a enfermé dans l'envie d'un modèle que j'avais pourtant refusé, la culpabilité d'avoir raté quelque chose dans lequel je ne m'étais même pas engagé est devenue trop forte, je me suis senti minable, mon entourage s'est embourgeoisé et j'ai commencé à devenir un perdant, un sans diplôme, un sans retraite, un sans avenir, alors que j'avais refusé ce modèle à la base. Je suis devenu un larbin du système sans les contreparties que je m'étais promises, je suis devenu aigri, je ne serai pas riche et beau alors que cela n'avait jamais été mon but. La pression de cette ville est grande, elle te vend des rêves qui ne sont pas les tiens, je me suis laissé enivrer par les mondanités et la culture branchée qui n'étaient que des jeux pour moi, j'ai envie de redevenir plus zen par rapport à tout ça, re-accepter d'avoir fait des choix différents, en être fier ou tout du moins content, revenir à mes envies à moi, retrouver le courage de les assumer. Je n'ai jamais voulu être un bourgeois, je voulais être un dilettante, quelqu’un qui se fond dans n'importe quel milieu, qui remplit son bagage de souvenirs pour un jour pouvoir se retourner et se dire wahou j'ai fait tout ça. Je ne me sens jamais autant vivant que quand je suis loin, il est temps que j'en reprenne le chemin.


{Finalement vous avez droit à un [N°III] vite fait, voilà.}

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