mercredi, mai 10, 2006

I guess I see you next Lifetime.

 Je marche dans une rue de terre, légèrement en pente, tous les bâtiments sont en torchis couleur sable, la lumière est sépia comme une vielle photo un peu surexposée, je suis serein, heureux, je suis chez moi, j'ai l'impression d'être en Inde, tout semble poussiéreux, les bruits sont étouffés, j'arrive sur une immense place qui surplombe une vallée, je crois voir vaguement les montagnes au loin mais la lumière est trop vive pour vraiment distinguer, je crois que je les devines. Sur le coté il y a un bassin peu profond, très grand, comme une fontaine ronde en pierre très ancienne, asséchée depuis longtemps, des gens sont assis sur le bord, d'autres marchent tranquillement, il y a des arbres autour, de grands arbres, ternis par la lumière, leurs feuilles brillent dans le soleil comme des milliers de petits miroirs et font un bruit de frottement mélodieux quand des bourrasques de vent soulèvent la poussière, l'air est sec, il fait chaud comme un printemps dans l'Uttar Pradesh, c'est la sècheresse depuis quelques temps déjà, des années peut-être. La vie est comme au ralenti, j'avance doucement, je souris, je ne me vois pas, je vois directement par mes yeux, j'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre, d'êtes une femme, de voir par ses yeux, de sentir ce qu'elle sent, j'ai l'impression que c'était il y a longtemps. Un immense serpent taillé dans la pierre est disposé, comme endormi, dans la fontaine, je tourne la tête vers la droite et vois que le bassin continu en tranché, des arbres en rang sont disposés de chaque coté, au moment où j'avance pour me mettre à l'ombre j'entends galoper derrière moi, je me mets à courir, je sens qu'il faut que je me cache, je le sais, j'essaye d'atteindre l'arbre le plus proche, je les sens tout près, trop près, tout le monde court, comme au ralenti, j'ai peur, je vois cet arbre devant moi et me dis que c'est ma seule chance, ça ne dure que quelque seconde, je sens qu'il est trop tard, j'ai l'impression de connaître cette menace depuis toujours, je ne suis plus que réflexes, quelque chose me frappe par derrière, quelque chose de rapide qui fonçait sur moi, un homme à cheval, je le sais, je le vois dans ma tête comme si je les avais déjà vus auparavant, ces hommes, des barbares, je suis entrainé par sa vitesse, et d'un coup c'est le noir complet, la dernière image que je vois est cet arbre à quelques mètres de moi, cet arbre que je n'atteindrai jamais.


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