mercredi, juin 08, 2005

Retrousse tes manches et tue ton psy. Tu sera un Homme, mon fils.

 Je fume une cigarette assis sur le perron de l'hôtel, le jour se lève à peine, j'ai la chair de poule, les camions de livraison font des va et vient dans la rue et c'est bien là la seule animation, j'ai rêvé éveillé cette nuit, je me suis baladé avec une fête foraine de freaks comme on disait là-bas, de villes en villes dans le sud des états-unis, j'ai flirté avec la plantureuse femme à barbe, frémi à la mort de la danseuse exotique, suivi le petit homme se dandiner de caravanes en caravanes, et le garçon chercher des réponses ; des réponses oui, ce qu'on cherche tous finalement, je me suis demandé ce que j'étais censé faire, être, ou vivre, en sachant très bien que je le vis déjà, et que ce n'est pas si mal, qu'il faut que je m'en donne les moyens, qu'il faut que j'arrête de penser à mon moi et commence à agir, la vie est quelque chose de beaucoup plus important que ça, quelque chose de plus grand qu'il faut voir dans son ensemble et arrêter de bloquer sur ce qui est devant soi, arrêter de se projeter contre un mur et commencer à le contourner. Je me suis branlé dans les toilettes en me regardant fixement dans le miroir et je l'ai vu dans mes yeux ; j'ai une rage en moi qui pourrait me porter où je veux, je le sens, je le sais, il faut que j'apprenne à la contrôler, la canaliser, l'utiliser à des fins plus intéressantes que l'auto sabotage, finir par voir ce que les autres voient en moi. J'ai relu une partie de mes archives et en parcourant ces lignes comme si quelqu'un d'autre les avait écrites j'ai compris que la vie se travaille, comme les mots, comme la pierre, avec ses mains et son sang, pour en faire quelque chose de vivant. Talk doesn't cook the rice me disait souvent mon oncle anglais, il est temps que je façonne toute cette matière première, et me sorte la tête du fondement. Et si c'était si simple que ça ?

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