La première phrase de ce pastiche est assez intéressante sur comment je peux être perçu : "Aujourd’hui dans ma vie qu’est dix fois mieux la vôtre, j’ai rien foutu parce que j’adore être improductif, que c’est beaucoup plus classe que de bosser et que je vous emmerde", comme si je me la pêtais en exposant ici ma vie pathétique, sur ce blog où j'essaye vaguement de me déculpabiliser d'être en train de "rater ma vie", comme si j'en tirais une fierté, je crois que j'en ai déjà parlé mais j'ai compris assez tôt que parler de soi est prétentieux quand ta vie est intéressante, et globalement chiant si elle est banale (une des raisons qui font que je garde ça pour le net), quand la plupart des gens te jugent sur ta situation professionnelle et le montant de ton salaire j'ai juste appris à ne plus avoir honte de dire "je ne fais rien", parce qu'au final à 24 ans j'avais déjà visité plus de pays que beaucoup n'en verront dans toute leur vie, j'ai été confronté à plus de gens différents, lu plus de livres, vu plus de films, écouté plus de musiques que la plupart des gens de mon âge.
Je n'en tire aucune fierté, ni ne me sens supérieur, c'est juste des faits, ça ne m'aide pas spécialement à me sentir plus heureux mais ça m'aide suffisamment pour supporter le regard négatif qu'on peut me porter parce que je n'ai pas envie de passer ma vie à travailler pour avoir l'illusion de me sentir utile. Quand je suis énervé je me dis même que 2 mois en Asie valent bien 1 année de la vie de la plupart, en enrichissement personnel (non je ne parle pas d'argent), en valeur de qualité/vie, que le fait de bosser 2 ans dans un hôtel m'a moins apporté que l'intensité d'1 mois au Cambodge à 20 ballais, que cette "productivité" n'est qu'un piètre but dans la vie que la société te donne pour t'occuper, ne pas que tu cherches plus loin, à être libre, pour ne pas que tu te retrouves face à toi même et te dises "mais où est l'intérêt". Nous vivons dans une société suffisamment évoluée pour nous permettre de ne pas stagner dans la survie (le corps) et passer à des nourritures plus stimulantes (l'intellect), alors j'en entends déjà pester chez eux se disant que c'est des préoccupations de petits bourges, qu'il faut travailler pour manger, aucun problème, je travaille aussi, de temps à autre, suffisamment pour vivre, je ne veux juste pas que le travail devienne ma vie.
Je me souviens adolescent m'être interrogé sur ce que voulait dire être pauvre, mes parents gagnaient environs 18 miles francs à eux deux avec un remboursement sur la maison de 8 miles francs par mois, et bizarrement je passais pour un gosse de riches parce que mon père avait acheté une vielle Jaguar (qui coûtait le prix d'une Renaud 5) pour assouvir un rêve de gamin, parce qu'ils avaient choisi un vieux corps de ferme à retaper plutôt qu'un pavillon semi-luxe (même prix pour 2x plus d'espace), qu'au lieu d'acheter des meubles de merde clinquant on retapait des trucs trouvés chez Emmaüs (y'a du vrai bois sous les revêtements plastiques) ou bricolage (meuble de télé en caisses de vin), qu'on mangeait du saumon frais et des pâtes fraîches (souvent moins chère que les chips et les produits surgelés), qu'on regardait plutôt Arte que TF1, tu ajoutes la dessus le fait de partir à l'étranger en vacances (parce qu'au final cela te revient au même prix qu'un mois dans un Camping 3 étoiles) et tu obtiens le petit Damien. On avait l'air de riche sans pour autant le vouloir, juste une question de priorité et de savoir que tout est accessible suffit de ne pas se laisser berner.
Avoir une vie agréable ça ne vient pas de l'argent que tu gagnes mais de comment tu le dépenses, j'ai été dans des baraques miteuses de banlieue où tu manges des pâtes tout les jours et les fins de mois sont difficiles mais où les 3 enfants ont chacun un scooter et un téléphone portable, où on paie plus de 100 euros pour l'abonnement Canal+ et autres bouquets cinéma, où y'a toujours des chips qui coutent limite plus chère au prix au kilo que le fois gras. Concrètement il ne faut pas énormément d'argent pour vivre bien, alors forcement si t'es dans le "m'as tu vu" ou/et la consommation comme moyen d'exister t'es mal barré, tu aura toujours cette frustration de ne pas avoir plus, que je trouve ridicule et indécente face à ce qu'il se passe dans le monde. Personnellement je cherche juste un équilibre des priorités, entre le superficiel (parce que j'aime ça aussi le capitalisme) et quelques chose que je trouve bien plus important, une remise en question du dogme et de la logique, et une accumulation d'expériences et de cultures qui font, et surtout feront, pourquoi je suis. (blablabla)
Bon, j'ai un peu oublié ce que je racontais, de toute façon on s'en branle, mais en écrivant je me rends compte que ces quelques années de non "activité" sont comme un repos de tout ce que j'ai pu vivre avant, que j'ai besoin de ce rien pour me remplir à nouveau, et que dans le "grand tableau" ça ne fait que forger un qui je suis qui n'a rien à se reprocher.
mercredi, mai 16, 2007
Apologie de l'Oisiveté, Branlette ou Moi je.
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